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Le matériel anti-émeutes destiné à la Tunisie : la version des douaniers

Que s'est-il vraiment passé vendredi dernier à l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle ? Hier, le porte-parole du gouvernement Francois Baroin laissait entendre que c'est la France, sous-entendu l'Elysée, qui avait donné l'ordre de bloquer un avion transportant du matériel de maintien de l'ordre destiné à la Tunisie. _ Mais les douaniers donnent une autre version des faits.
Article rédigé par franceinfo
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19 h 30 vendredi dernier à Roissy : on est en pleine crise tunisienne... Les douaniers de l'aéroport apprennent qu'un avion transportant du matériel de maintien de l'ordre doit décoller incessamment pour Tunis. Sa cargaison : 40 palettes de grenades lacrymogènes sifflantes et éclairantes, des boucliers et des casques.

La société privée exportatrice présente des papiers en règle. La douane, sur avis du gouvernement, avait au préalable (lors des deux derniers mois) signé l'autorisation d'exportation de cette marchandise.
Mais compte tenu de la situation en Tunisie, les douaniers décident de contrôler tout le matériel... Or la société explique que ce n'est pas possible, que les 40 palettes ne sont pas toutes là.
Résultat : le vol est suspendu. Les douaniers préfèrent laisser passer le week-end et attendre lundi pour procéder au contrôle.

Lundi dernier, la Douane avertit donc les autorités gouvernementales que cet avion existe et qu'il est toujours censé partir.
_ A ce moment-là seulement, le gouvernement réagit et donne l'ordre de bloquer l'appareil à Roissy.

Voilà donc la version de la Douane, qui conclut : "si les douaniers n'avaient pas, vendredi dernier, fait scrupuleusement leur travail, cet avion décollait."

Anne Lamotte

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