La Libye entre terreur et espoir de voir chuter le régime
La nuit dernière des tirs ont été entendus dans la capitale. Les affrontements ont donc fini par gagner Tripoli. Pas d'électricité, une sécurité détériorée aux abords de l'aéroport : le régime est vacillant mais semble toujours contrôler Tripoli. "Les chars entourant la capitale et des hommes parfois armés du régime roulent dans la journée à bord de véhicules 4x4 sans plaques d'immatriculation", expliquent des témoins.
Alors que le colonel Kadhafi annonçait hier soir l'ouverture des dépôts d'armes pour ses partisans. Des témoins affirment que les partisans de Kadhafi tentent de rallier les gens en leur promettant une kalachnikov et 150.000 dinars (12.000 dollars). Les habitants vivent terrés chez eux, dans la terreur.
Dans l'Est du pays les insurgés ont désormais le contrôle de plusieurs villes. A Benghazi, la deuxième ville du pays avec ses 700 000 habitants, l'entraide se met en place pour réparer les dégâts et soigner les blessés après ces jours de terreur.
Un gouvernement intérimaire a été formé dans cette ville avec à sa tête l'ancien ministre de la Justice. Moustafa Mohamed Aboud Adjleïl a démissionné en raison de la répression du soulèvement contre Mouammar Kadhafi, affirme que la tribu du dirigeant libyen est pardonnée et que ce dernier porte seul la responsabilité "des crimes qui ont été commis".
La France a suspendu ses activités diplomatiques en Libye, fermé son ambassade et décidé de retirer son personnel sur place. "En raison de la dégradation des conditions de sécurité en Libye, l'ambassade de France à Tripoli suspend temporairement ses activités à compter de ce jour", écrit le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
D'autre part Paris a appelé samedi les opérateurs financiers à signaler tout mouvement suspect autour des avoirs du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et de ses proches. Les troubles en Libye ont fait de 300 à plus de 1.000 morts, selon les sources, et depuis lundi, 40.000 à 50.000 migrants ont fui par les frontières terrestres.
Caroline Caldier, avec agences
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