La Libye entre peur de l'embrasement et crise humanitaire
Accroché au pouvoir, Kadhafi promet des milliers de morts en cas d’intervention de l’étranger. Malgré la perte du contrôle d'une bonne partie de la Libye, et l'arrivée prochaine au large des côtes libyennes de navires de guerre envoyés par les Etats-Unis, le colonel Kadhafi ne désarme pas. Dans un discours fleuve, le dictateur a promis hier la mort à des milliers de Libyens en cas d'intervention étrangère. "Le sang coulera à flots", a-t-il prévenu.
Les militaires qui lui sont restés fidèles ont lancé une vaste contre-offensive dans l'Est du pays pour reprendre le terminal pétrolier de Brega. A environ 80 km de là se trouve la ville d'Ajdabiya. C'est de cette ville, qui abrite notamment des dépôts d’armes, que sont montés au front les combattants opposés au colonel. C’est ici aussi qu'ont été rapatriés les blessés.
Urgence humanitaire aux frontières. Pendant ce temps, des milliers de réfugiés continuent d'affluer à la frontière tuniso libyenne. Des réfugiés affamés, épuisés et pour la plupart totalement démunis. Ce sont en majorité des travailleurs étrangers qui sont accueillis dans un campement de tentes des Nations unies ou dans des lieux d'hébergement provisoires créés à la hâte par les autorités tunisiennes. L'ONU lance un appel à l'aide internationale. Selon le HCR, 40.000 personnes seraient en souffrance. Des réfugiés abandonnés à leur sort.
Depuis l’Elysée hier soir, où il a reçu le président sud-africain Jacob Zuma, Nicolas Sarkozy a confirmé l'envoi d’aide humanitaire à destination de la Libye, mobilisant des avions gros porteurs et un bâtiment de la Marine nationale. Le porte-hélicoptères Mistral, parti lundi de Brest, devrait arriver en Méditerranée d'ici un à deux jours.
Cécile Mimaut, avec agences
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