La Libye décrète un cessez-le-feu et affirme stopper ses opérations militaires
Pendant que la communauté internationale prépare ses frappes ciblées et la mise en place de la zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye, le colonel Kadhafi semble faire allégeance :
_ Le maître de Tripoli a envoyé son ministre des Affaires étrangères à la télévision pour annoncer un cessez-le-feu, et l’arrêt immédiat de toutes les opérations militaires.
Le ministre Moussa Koussa affirme que son pays, membre à part entière des Nations Unies, est "contraint d’accepter la résolution du Conseil de sécurité" de l’ONU.
_ La Libye "accorde une grande importance à la protection des civils", poursuit le chef de la diplomatie libyenne. Critiquant au passage la résolution de l'ONU, et dénonçant une violation de la souveraineté libyenne.
La France prudente
Paris, à la manœuvre pour faire bouger la communauté internationale, accueille avec prudence cette déclaration du ministre libyen : Kadhafi "commence à avoir peur mais sur le terrain, la menace n’a pas changé", affirme un porte-parole du Quai d’Orsay.
La communauté internationale ne va pas "se laisser tromper" , poursuit l'Espagnol Jose Luis Zapatero.
Kadhafi "sera jugé à ses actes et non à ses paroles", ajoute le Premier ministre britannique James Cameron.
_ L'Union européenne va "examiner" les détails de l'annonce libyenne.
Pilonnages intensifs sur Misrata
Quelques heures avant cette annonce-surprise, les forces de Kadhafi bombardaient à l’arme lourde la ville de Misrata, dernier grand bastion rebelle de l’ouest libyen. Pour l’opposition libyenne, le régime Kadhafi veut à tout prix prendre la ville avant la mise en place de la résolution de l’ONU.
La résolution 1973 du Conseil de sécurité, adoptée par dix voix et cinq abstentions, appelle à l’établissement immédiat d’un cessez-le-feu et à l’arrêt complet des violences et de toutes les attaques contre des civils. Et autorise le recours à des frappes aériennes et à la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne pour protéger les civils.
Gilles Halais, avec agences
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