La Côte d'Ivoire sous tension en attendant le verdict des urnes

La Côte d'ivoire attend toujours de savoir qui du sortant Laurent Gbagbo ou de son ex-Premier ministre Alassane Ouattara va devenir le nouvel homme fort du pays. Hier, le second tour de scrutin a été émaillé de violents incidents, faisant deux morts, un policier et un civil, dans le centre-ouest. Cinq responsables de la sécurité auraient également perdu la vie à Daola, selon des informations émanant de l’entourage du président sortant. Intimidations, barricades,... chacun des deux candidats accuse l’autre d’avoir voulu rendre les résultats de ce scrutin opaques. Autre sujet de polémique, le couvre-feu imposé samedi et pour cinq jours par le président sortant. Une mesure dénoncée par son adversaire, qui l’accuse d’avoir ouvert la voie à des fraudes électorales.

Des incidents ont également eu lieu en France, où les 11 000 Ivoiriens d'Ile-de-France n'ont pas pu voter après que la commission électorale ivoirienne a décidé d'annuler le scrutin dans l'après-midi. Une dizaine de militants sont entrés de force dans le consulat de Côte d'Ivoire à Paris où ils ont cassé des urnes. Tous les bureaux de vote franciliens ont été bloqués. Du côté des partisans de Ouatarra, on dénonce une fraude organisée par le clan Gbagbo.

Près de 5,8 millions d'électeurs étaient appelés hier à se rendre dans les quelque 19.800 bureaux de vote du pays pour ce scrutin organisé cinq ans après l'expiration du mandat officiel de Laurent Gbagbo. Les premiers résultats partiels de ce second tour sont attendus dans l'après-midi.

Lors du premier tour, le 31 octobre, le président sortant a obtenu 38% des voix, contre 32% à l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, 68 ans. Eliminé après avoir recueilli 25% des suffrages, l'ancien président Henri Konan Bédié accuse la commission électorale d'avoir publié de faux résultats et a d’ores et déjà demandé un nouveau comptage des voix.

Cécile Mimaut, avec agences