La contestation sociale se poursuit en Tunisie
C'est son geste qui avait déclenché le mouvement social. Le jeune Tunisien de 26 ans qui s'était immolé mi-décembre a été inhumé hier, dans une ambiance très tendue, à Sidi Bouzid. Près de 5.000 personnes étaient présentes, criant leur colère contre le coût de la vie "qui a conduit
Mohamed au suicide". La police avait saisi de manière musclée son étal de fruits et légumes, qu'il vendait sans permis pour faire vivre les siens.
"Mohamed est devenu le symbole du refus du chômage et du mépris" explique un diplomate sous couvert d'anonymat. Son cas est considéré comme
symptomatique du malaise qui frappe les jeunes Tunisiens, en particulier les
diplômés, condamnés pour beaucoup au chômage ou aux petits boulots.
Depuis son geste, plusieurs manifestations ont eu lieu à Sidi Bouzid, devenu le foyer de la contestation.
Et le mouvement ne faiblit pas. Ce jeudi, le Conseil de l'ordre a appelé les avocats tunisiens à la grève générale, pour protester contre la répression d'une manifestation vendredi. Des médecins, des enseignants devraient eux aussi se joindre au mouvement.
Un mouvement qui se propage grâce à Internet, notamment par Facebook, malgré la censure exercée par le régime du président Ben Ali. Des cyber-attaques ont visé ces derniers jours des sites officiels du gouvernement tunisien. Elles sont le fait d'un groupe d'internautes, nommé "les Anonymes" , qui veut dénoncer le manque de liberté d'expression en Tunisie.
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