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L'ancien patron d'Elf Loïk Le Floch-Prigent libéré au Togo pour raisons de santé

L'ancien PDG d'Elf Loïk Le Floch-Prigent, emprisonné au Togo depuis septembre 2012, libéré pour raisons de santé

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Loïk Le Floch-Prigent arrive au tribunal de Lomé (Togo), le 17 septembre 2012, après son extradition de Côte-d'Ivoire. (EMILE KOUTON / AFP)

L'ancien PDG d'Elf Loïk Le Floch-Prigent, emprisonné au Togo depuis le mois de septembre, a été libéré mardi 26 février pour raisons de santé. Il est arrivé mercredi matin en France, a annoncé son avocat. "C'est un immense soulagement de le savoir en France", a déclaré Patrick Klugman. Loïk Le Floch-Prigent a atterri vers 6h30 à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle en provenance de Lomé, a confirmé une source aéroportuaire. Toutefois, il "reste à la disposition de la justice togolaise", selon le parquet togolais. Loïk Le Floch-Prigent a été mis en examen le 18 septembre pour "complicité d'escroquerie".

Selon ses proches, Loïk Le Floch-Prigent souffre de carcinomes, une forme de cancer de la peau, à la jambe. Il doit donc être suivi pour éviter le développement d'un cancer généralisé. "Nous allons œuvrer pour qu'il soit soigné au plus vite", a annoncé son avocat. "Nous demeurons également mobilisés pour qu'il soit mis hors de cause par la justice togolaise."

Que reproche-t-on à Loïk Le Floch-Prigent ?

Loïk Le Floch-Prigent est au centre d'un conflit qui oppose un homme d'affaires togolais, Bertin Sow Agba, à un homme d'affaires émirati, Abbas El Youssef. L'Emirati a porté plainte contre le Togolais, l'accusant de lui avoir soutiré environ 36,5 millions d'euros. L'Emirati aurait été victime de ce que l'on appelle une "escroquerie à la nigériane"Le Togolais se serait présenté comme l'envoyé d'un ayant-droit du défunt président ivoirien Robert Gueï, prétendant que ce dernier aurait laissé à sa mort une fortune estimée à 275 millions de dollars, bloquée sur un compte en banque au Togo.

Le prétendu ayant-droit aurait alors demandé l'aide financière de l'Emirati afin de débloquer le magot, lui faisant miroiter un alléchant pourcentage. Abbas El Youssef serait tombé dans le piège, avançant une somme qu'il n'aurait jamais revue. Loïk Le Floch-Prigent aurait été le conseiller personnel d'Abbas Youssef. A ce titre, il serait le chef d'orchestre de cette escroquerie, selon le businessman émirati.

Quelle est sa version des faits ?

Loïk Le Floch Prigent a toujours clamé son innocence, niant toute malversation. Fin janvier, il a fait part de sa colère et demandé à être soutenu par la France "comme n'importe quel Français", regrettant que son pays le considère comme un "présumé coupable" en raison de son passé judiciaire. L'ex-PDG du groupe pétrolier a été condamné dans l'affaire Elf et dans l'affaire Dumas. "Comment expliquer l'attitude de la France à mon égard, si ce n'est que je suis depuis le 14 septembre 'présumé coupable' ?", déplorait-il. "J'aimerais être, a minima, traité comme un citoyen, comme n'importe quel Français et bénéficier des droits de l'homme signés par mon pays : présomption d'innocence, droit à la vie".

Au mois de décembre, sa femme avait lancé un appel : "Qu'attend-on ? Que mon mari meure faute de soins ?" Elle demandait au président François Hollande d'obtenir la libération de son mari dans une lettre rendue publique par RTL"Aujourd'hui, il est tout près de mourir. Des médecins ont pu l'examiner, effrayés de voir dans quel état il est. Bientôt, il sera trop tard, écrivait Marlène Le Floch-Prigent. Monsieur le Président, faites quelque chose pendant qu'il est encore temps. Vous seul pouvez convaincre le Togo qu'un homme mort ne peut pas être jugé." 

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