L'Afrique rêve d'un pape noir

Les hommes d'envergure ne manquent pas au sein de l'Eglise africaine. Le seul continent où le catholiscisme est en expansion, verrait bien un des siens diriger l'Eglise de Rome. Mais il y a huit ans, lors de la succession de Jean-Paul II, l'Afrique croyait déjà en ses chances. Le cardinal nigérian Francis Arinzé avait les faveurs des pronostics, on connait la suite. Ce même cardinal, 81 ans aujourd'hui, est encore cité en dépit de son âge avancé.

Le nouvel homme fort de l'église africaine est un Ghanéen. Le cardinal Peter Turkson a de nombreux atouts. Plutôt jeune, 65 ans, il parle six langues. Il préside depuis 2009 le Conseil pontifical «Justice et paix». Ce conseil est «chargé d'inciter la communauté catholique à promouvoir l'essor des régions pauvres et la justice sociale entre les nations ». En 2009, il était également rapporteur général du synode pour l'Afrique. Peter Turkson est un homme d'appareil qui connait bien la Curie romaine.

Un autre Nigérian pourrait lui faire de l'ombre. John Onaeiyekan a été nommé cardinal en 2012. L'archevêque d'Abuja, agé de 69 ans, a également concouru pour le Prix Nobel de la paix la même année, remporté par l'Union européenne. C'est un homme réputé d'ouverture dans un pays où Islam et catholiscisme font jeu égal. Reste à savoir si la présence des islamistes de Boko Haram dans son pays d'origine joue en sa faveur ou en sa défaveur. Sa nomination comme pape pourrait radicaliser d'avantage le groupe terroriste.

A noter que sur les 120 cardinaux électeurs, 11 sont Africains. L'Afrique étant représentée par 18 cardinaux.