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Kenya : la justice bloque le projet de centrale à charbon sur le site paradisiaque de Lamu

Inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco, Lamu respire. Même si le projet n'est pas abandonné, le gouvernement devra revoir sa copie.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Temps de lecture : 2min
Vue du port de Lamu, au Kenya. Photo prise en 2011. (THOMAS MUKOYA / X90150)

La justice a bloqué le projet de centrale à charbon sur le site paradisiaque de Lamu. Les militants hostiles à ce projet ont laissé éclater leur joie une fois la décision rendue. "C'est une grande victoire, c'est un grand jour pour les gens de Lamu, c'est un grand jour pour le Kenya, pour l'Afrique et pour le monde", s'est exclamé Mohamed Athman, membre de l'organisation Save Lamu. Car il y a un peu de paradis dans cet archipel, sanctuaire pour cinq espèces menacées de tortues. Grandes plages, eaux cristallines, richesses sous-marines ont fait de ce "spot" kényan un haut lieu du tourisme, classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

Mais les touristes ont déserté les lieux depuis le début des années 2010, quand les terroristes shebabs ont commencé à faire régner la terreur. Enlèvement d'Occidentaux puis, en 2014, deux raids nocturnes font une soixantaine de morts dans la localité de Mpeketoni, à une trentaine de kilomètres de Lamu. Le tourisme dans l’archipel s’est alors effondré. Aujourd’hui, il se remet doucement et ceux qui en vivent craignent que ce projet de centrale ne signe la rechute.

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Reportage AFP TV

La décision de justice n’enterre pas totalement le projet. Mais le juge Mohammed Balala a ordonné que soit à nouveau réalisée l’étude d’impact sur l’environnement. Il a également estimé que les consultations publiques, notamment auprès des communautés locales, n'avaient pas été menées correctement.

Le gouvernement kényan assure que la construction de cette centrale d'une capacité de 981 mégawatts est nécessaire à la croissance économique de cette partie du pays. L’utilisation de charbon, importé d’Afrique du Sud, n’est pas archaïque, selon les pouvoirs publics. Le gouvernement met en avant l'utilisation de telles centrales dans des pays très développés.

La Chine finance quasi totalement ce projet de 2 milliards de dollars. L’exploitation sera assurée par un partenariat entre une entreprise kényane et une omanaise : Amu Power. "Amu Power a pris note des préoccupations soulevées dans le jugement et a pour ambition de travailler avec toutes les parties prenantes, afin que toutes les questions soient résolues", a réagi Cyrus Kirima, le directeur exécutif de l’entreprise. Il n’a, en revanche, pas précisé si l’entreprise comptait faire appel.

La centrale fait partie d'un projet de développement beaucoup plus important. Il prévoit la construction d'un port, d'axes routiers et d'un oléoduc, destinés principalement à transporter le pétrole brut sud-soudanais et à faciliter l'approvisionnement en marchandises de l'Ethiopie.

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