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Kenya: Barack Obama bientôt au pays de son père

Les Kenyans avaient rêvé d'accueillir le président Barack Obama au lendemain de son arrivée à la Maison Blanche fin 2008. «Le fils du pays», comme ils l’appellent affectueusement, ne foulera la terre natale de son père qu’en Juillet 2015. Au-delà du caractère symbolique du voyage, Barack Obama est attendu sur le message qu'il transmettra aux dirigeants africains qui s'accrochent au pouvoir.
Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Barack Obama, encore jeune sénateur, visite sa grand-mère Sarah Hussein Onyango Obama dans son village kenyan de Kogelo, le 2 août 2006. (Photo Reuters)

 
Des images avec les membres de sa famille vivant au Kenya, il y en avait déjà eues par le passé. Quelques clichés pris lors d’une visite effectuée en 2006, alors que Barack Obama, né d’un père kenyan et d’une mère américaine, n’était qu’un jeune sénateur.
 
La Maison Blanche n’a pas exclu une nouvelle rencontre, mais n’a donné aucun détail de cette visite rendue possible par l’abandon des poursuites engagées par la Cour pénale internationale contre le président kenyan, Uhuru Kenyatta. Il était poursuivi par la CPI pour son rôle présumé dans les violences post-électorales de 2007.
 
Officiellement, le chef de l’exécutif américain est invité au sommet mondial de l’entrepreneuriat qui rassemblera plus de 1000 créateurs d’entreprises venus d’Afrique et d’ailleurs pour parler innovation sur le continent.
Mais les Kenyans n’ont pas oublié le discours prononcé par Barack Obama, alors jeune sénateur démocrate, devant les étudiants à Naïrobi en 2006. Il avait dénoncé avec force «la corruption régnant dans le pays»... « Là où le Kenya échoue, c’est dans son incapacité à créer un gouvernement qui soit transparent et responsable», avait-t-il regrettéLe gouvernement kenyan de l’époque n’avait pas du tout apprécié.
 

Le jeune Obama avec son père kenyan décédé dans un accident de la route en 1982 (Photo Reuters)
Barack Obama a déjà donné le ton
Le nouveau voyage de Barack Obama suscite beaucoup d’intérêt en Afrique de l’Est où certains chefs d’Etat en fin de mandat sont accusés de vouloir se maintenir au pouvoir coûte que coûte.  C’est le cas notamment au Burundi, au Rwanda et en République démocratique du Congo où les chefs d’Etat sortants achèvent bientôt leurs derniers mandats constitutionnels.
 
Le chef de l’exécutif américain a d’ores et déjà donné le ton. Il s’est entretenu par téléphone le 31 Mars 2015 avec son homologue congolais Joseph Kabila. Il l'a encouragé à organiser des élections crédibles, pacifiques et dans le respect de la constitution. Cet échange intervient alors que plusieurs opposants soupçonnent le pouvoir de Kinshasa, de vouloir se maintenir au-delà des délais fixés par la constitution.
 
Barack Obama avec plusieurs dirigeants africains au sommet USA/Afrique à Washington le 6 Août 2014 (Photo Reuters/Jonathan Ernst)
Politique et échanges commerciaux au menu
Lors de son premier voyage sur le continent, en juillet 2009, Barack Obama avait proposé «sa recette précieuse» aux décideurs africains: «L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes.»
Des propos rejetés en bloc par l’ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, avant de connaître une triste fin de règne et d'être balayé par la rue le 31 octobre 2014.
 
Au-delà du volet politique, le déplacement de Barack Obama en Afrique sub-saharienne aura aussi une forte coloration économique. Il interviendra moins d'une année après le sommet USA-Afrique qui a réuni une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains à Washington en août 2014. Le chef de l’exécutif américain avait appelé «à tisser des liens économiques plus denses avec le continent». Il a été convenu que la priorité sera donnée à la promotion du commerce et de l'investissement en Afrique.
 
Les Etats-Unis n’occupent que la troisième place au tableau des échanges commerciaux avec l’Afrique. Loin derrière l’Union européenne et la Chine.

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