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Huit civils auraient été tués au cours du raid français en Somalie

Des témoins de la région interrogés par l'AFP affirment également que les shebab, prévenus de l'atterrisage du commando, attendaient les soldats français lourdement armés.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des combattants islamistes shebab, le 13 février 2012, à Elasha Biyaha (Somalie). (MOHAMED ABDIWAHAB / AFP)

Le raid français en Somalie, qui a échoué à libérer l'otage Denis Allex et fait au moins un mort parmi les soldats français, aurait fait des victimes parmi les civils sur place. Au moins huit civils auraient été tués pendant les combats très violents se sont déroulés, selon des témoins interrogés par l'AFP. 

"Quatre civils, dont trois d'une même famille, sont morts. Ils ont été tués hors de Bulomarer, là où les commandos français ont atterri avant d'entrer dans cette ville", a affirmé un habitant. Il s'agirait d'un couple, leur fils, et un autre homme.

Quatre autres civils seraient morts dans les combats qui ont suivi entre ces commandos et les insurgés islamistes à Bulomarer, ont rapporté des témoins, interrogés par téléphone depuis Mogadiscio. Parmi eux figureraient une femme, son enfant et le gardien d'un marché local. Leurs corps auraient été retrouvés près d'un lieu appelé Dhaydog, selon un notable.

Les autorités françaises ont jusqu'ici fait état de 17 "terroristes" tués, on ignore si ce bilan inclut certaines des victimes civiles mentionnées par les témoins.

"Ils étaient une quarantaine face à cent shebab"

Selon un des témoins interrogés, les insurgés islamistes ont été prévenus par des habitants de l'atterrissage de plusieurs hélicoptères d'assaut, à trois kilomètres environ de Bulomarer. "Des gens ont vu (les commandos français) débarquer dans des champs, les shebab ont été informés que des hélicoptères avaient atterri et qu'ils avaient débarqué des soldats, et ainsi ils (les islamistes) ont pu se préparer", a-t-il déclaré. Un commandant local islamiste a confirmé à l'AFP avoir été prévenu de l'arrivée des soldats français, sans préciser comment.

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a reconnu samedi que la résistance avait été "plus forte que prévu" pour les commandos français qui étaient, selon une source dans les milieux du renseignement français, une cinquantaine à avoir été amenés dans le sud somalien à bord d'au moins cinq hélicoptères.

"Ces gens (les commandos français) étaient fous", a estimé un employé somalien d'une agence humanitaire locale, s'exprimant sous couvert d'anonymat. "On nous dit qu'ils étaient environ une quarantaine face à plus de cent combattants shebab lourdement armés. Leur mission était impossible et très peu professionnelle."

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