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La Guinée en marche vers la démocratie

En dépit de richesses naturelles considérables, la Guinée reste confrontée à une profonde crise économique, aggravée notamment par la corruption. Le pays, dont la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, peine aussi à achever sa transition politique vers un régime civil.
Article rédigé par Jean Serjanian
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'usine de bauxite de la Compagnie des bauxites de Guinée, à Kamsar, une ville située au nord de la capitale Conakry. (AFP PHOTO / GEORGES GOBET)

La Guinée compte sur son fabuleux capital minier pour sortir de la pauvreté endémique qui l’accable depuis son accession à l’indépendance en 1958.

Conakry est le premier exportateur mondial de bauxite, un minerai à partir duquel est produit l'aluminium. Elle détient près de la moitié des ressources mondiales de ce minerai avec quelques 12 milliards de tonnes. Cuivre, fer, nickel, or, mines de diamants et bientôt pétrole sont également exploités dans ce pays disposant des plus importantes ressources minières et hydrauliques en Afrique de l’Ouest.

Malgré ce potentiel, le développement du pays est resté en deçà de ce qu’il aurait pu être avec un meilleur climat des affaires et une meilleure gouvernance, indique la banque mondiale.

Afin d’aider le pays à surmonter la pauvreté, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont annoncé, fin septembre 2012, un allégement de la dette publique guinéenne d’un montant équivalant à de plus de 1,6 milliard d'euros. Cela représente l'annulation de plus des deux tiers de la dette extérieure, estimée à près de 2,5 milliards d'euros.

CARTE GUINEE (AFP/LF)

 

Réconciliation nationale indispensable
Opposant de longue date aux différents régimes dictatoriaux en Guinée, le président Alpha Condé, premier chef d’Etat guinéen démocratiquement élu en novembre 2010 face à l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, a promis de tourner la page de plus d’un demi-siècle de violences politiques et ethniques qui ont meurtri cette ex-colonie française depuis l’indépendance en 1958.

La population guinéenne se compose d'une trentaine d’ethnies, dont les principales sont les Malinkés, les Peuls, les Soussous et les Guerzés. Les dictatures et juntes militaires, qui ont dirigé le pays depuis Sécou Touré (1958-1984), le «père de l’indépendance», jusqu’à la présidentielle de 2010, ont le plus souvent attisé les tensions inter-ethniques.

La dernière campagne électorale de 2010 n'y a pas échappé. Elle a encore été marquée par des violences entre partisans d’Alpha Condé, malinkés, et ceux de son adversaire, Celloiu Dalein Diallo, peul.


Processus électoral en panne
Au lendemain de la mort d’un jeune mortellement blessé par un gendarme, lors d’une manifestation le 21 septembre 2012, de nouveaux incidents ont eu lieu dans la banlieue de Conakry entre forces de l’ordre et manifestants partisans de Cellou Dalein Diallo, leader de l’opposition. Opposition qui réclame des élections législatives. Le scrutin devait se tenir six mois après l’investiture du président Alpha Condé, le 21 décembre 2010, mais a été sans cesse repoussé pour diverses raisons depuis 2011.

Cette dernière étape du processus de transition vers un régime civil serait retardée en raison de désaccords entre les camps politiques et de problèmes liés à l’inscription des électeurs. En attendant, c’est le Conseil national de transition, mis en place début 2010, qui fait office de Parlement provisoire.

Reçu début juillet 2012 à l'Elysée par le président François Hollande, le chef d'Etat guinéen a fait savoir à son interlocuteur que le scrutin législatif, initialement prévu en décembre 2011, aurait lieu «d'ici la fin de l'année».

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