Guinée : le gouvernement se soumet à la junte

Très confuse, par instants inquiétante, telle est aujourd'hui la situation en Guinée, moins de deux jours seulement après la mort de Lansana Conté.

Hier, on apprenait en effet vers 18 heures que le couvre-feu était repoussé pour "passer tranquillement Noël".
_ Mais à 22h, le capitaine Moussa Dadis Camara, leader du putsch, s'est revendiqué nouveau président du pays, au camp militaire Alpha Yaya Diallo de Conakry.

Des putschistes qui ont rapidement, dans la foulée, pris un ton sévère et intimidant envers les ex-soutiens du président Conté.
"Tous les officiers généraux de l'armée et tous les anciens membres du
gouvernement sont priés de se rendre au camp Alpha Yaya Diallo (de
Conakry) dans les 24 heures qui suivent".
"Passé ce délai, il sera organisé un ratissage sur toute
l'étendue du territoire national", a annoncé le comité des 32
putschistes, qui comprend 26 militaires - dont un général et neuf
colonels ou lieutenants-colonels - et six civils.

En fin de matinée, la plupart des membres de l'opposition ont "pris acte" du putsch, et le Premier ministre et son gouvernement sont arrivés dans le camp militaire de la junte.
_ Plus tard, le chef des putschistes a demandé au Premier ministre Ahmed
Tidiane Souaré et à son gouvernement d'"aider" désormais son régime. Ces derniers ont rapidement fait allégeance.

Premier dirigeant occidental à réagir, Nicolas Sarkozy a appelé de ses vœux des "élections libres et transparentes", à "bref délai".

Matteu Maestracci avec agences