Guinée Equatoriale : Obiang Nguema, un appétit insatiable du pouvoir.
Il est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1979 en renversant son oncle, l’ancien dictateur Francisco Macias Nguema qui régnait par la terreur sur ce petit Etat pétrolier d’Afrique centrale. Il n’avait pas hésité à le faire fusiller.
Depuis, il n’a plus quitté le palais présidentiel et compte y demeurer pendant les sept prochaines années.
«Beaucoup disent qu’ils sont fatigués de voir ma figure, oui mais j’ai consacré ma vie pour ce pays» a –t-il lancé au cours d’un meeting au stade de Malabo. Puis il a mis en garde ceux qui aimeraient le voir céder son fauteuil : «je suis le candidat du peuple. Celui qui ne votera pas pour moi rejette la paix et opte pour le désordre».
La phobie du coup d’Etat
Pour se prémunir de tout coup de force, Obiang Nguema a bâti une forteresse policière avec des services de sécurité omnipotents qui quadrillent tout l’espace public sous son autorité. Malabo a régulièrement fait état de tentatives étouffées dans l’œuf.
Interrogé par l’hebdomadaire Jeune Afrique sur l’arrivée à Malabo de militaires zimbabwéens pour renforcer la sécurité présidentielle, il avait répondu : «ma sécurité personnelle me regarde, et sur ce point, je n’ai de compte à rendre à personne. Je peux recruter qui je veux».
L’essentiel de sa sécurité rapprochée est assurée par des Israéliens, qui ont remplacé les marocains.
L’argent du pétrole coule à flot
Arrivé à la tête d’un petit pays sans grandes ressources, la donne a changé au début des années 1990, avec la découverte de pétrole dans les eaux équato-guinéennes.
Quelques années plus tard, l’argent du pétrole coule à flot. Malabo devient une étape incontournable pour les chefs d’Etat aux fins de mois difficiles. La manne pétrolière lui permet d’organiser sommets et manifestations internationales. Le sommet de l’Union africaine en 2015, puis la Coupe d’Afrique des nations de football, après la défection du Maroc.
Son pays est régulièrement désigné parmi les Etats les plus corrompus de la planète et la famille présidentielle mise en cause. Mais Obiang Nguema n’en a cure. Il affiche son mépris pour toutes les critiques de sa gestion et des violations des droits de l’homme commises par ses forces de l’ordre.
Le pouvoir dans le giron familial
Le pouvoir semble destiné à demeurer dans le giron familial. Son fils, Teodorin, est le deuxième vice-président du pays. Il est connu surtout pour ses frasques et mis en cause à l’étranger, notamment en France, dans plusieurs affaires de détournements de fonds publics.
Le fils du président joue depuis quelques années un rôle politique de plus en plus important à Malabo, tant dans le gouvernement que dans le parti au pouvoir. Faisant de lui un possible dauphin.
Si mon fils «réussit en politique, je n’y peux rien. Il serait injuste que son talent ne soit pas récompensé», confie le père de Teodorin dans un entretien à Jeune Afrique.
S’il termine ce nouveau septennat, Obiang Nguema sera le président étant resté le plus longtemps au pouvoir de l’histoire africaine. Il dit aujourd’hui qu’il ne se représentera plus.
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