"Guignols" tunisiens : le patron de la chaîne se rend
Poursuivi dans une affaire de corruption, Sami Fehri, patron d'Ettounsiya TV, s'est présenté à la justice mais dément les charges qui pèsent sur lui.
TUNISIE - Une semaine après qu'un mandat d'arrêt a été lancé contre lui, Sami Fehri, le patron de la chaîne tunisienne Ettounsiya TV, s'est rendu jeudi 30 août au procureur général. L'homme d'affaires est poursuivi dans une affaire de corruption remontant à l'époque du président déchu Ben Ali.
Mais d'après lui, il doit sa mise en accusation à l'émission satirique "La logique politique", version tunisienne de nos "Guignols de l'info". Dans une déclaration vidéo diffusée dans la nuit de mercredi à jeudi par Ettounsiya TV, Sami Fehri indiquait qu'il allait se rendre, dénonçant des poursuites illégales et une attaque contre la liberté d'expression.
Les autorités veulent "assainir" le secteur
Le programme satirique a selon lui été retiré des ondes "sous pression" du gouvernement, dirigé par les islamistes du parti Ennahda. Mais d'après Le Monde.fr, c'est un "contentieux commercial entre deux chaînes de télévision tunisiennes, Nessma TV et Ettounssiya TV", qui est à l'origine de l'arrêt de l'émission. Elles "se battent pour obtenir l'exclusivité sur une émission satirique avec des marionnettes", indique le site d'information. Nessma TV a en effet lancé ses "Guignols du Maghreb" au début du ramadan.
Les autorités affirment elles vouloir "assainir" le secteur de la présence de complices du régime déchu. Car Sami Fehri était autrefois associé à Belhassen Trabelsi, le beau-frère de Ben Ali, actuellement en fuite au Canada.
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