: Vidéo La génétique va-t-elle permettre à l'éléphanteau Nania de retrouver enfin sa maman et son troupeau d'origine ?
La petite femelle éléphanteau a été trouvée seule et déshydratée par des villageois, au Burkina Faso, quand elle avait deux mois. Les soigneurs d’une réserve du pays l’ont prise en charge. Agée aujourd’hui de dix-huit mois, Nania fait ses premiers pas dans son milieu naturel… Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 26 mai 2019.
La petite femelle éléphanteau, âgée aujourd’hui de dix-huit mois, est née dans la savane du Burkina Faso, en Afrique de l’Ouest, près du village de Boromo. C’est au cœur d’une réserve protégée où vivent environ 200 éléphants surveillés par une poignée d’hommes qu’elle a été trouvée par des villageois quand elle avait deux mois. Quatre soigneurs burkinabè se sont relayés vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour remplacer sa mère et son clan. Ils ont donné seize litres de lait par jour au biberon à l'animal, baptisé Nania ("Volonté" en langue dioula) par les enfants de l'école voisine. Tout a été mis en œuvre pour lui permettre de grandir afin de la relâcher un jour dans son milieu naturel et qu’elle puisse retrouver sa maman et son troupeau.
Nania mesure désormais 117 centimètres au garrot et pèse 600 kilos. Le jour est maintenant venu pour elle de faire ses premiers pas vers son milieu d’origine, très progressivement. Elle est accompagnée par Céline, une Française qui porte secours aux éléphanteaux orphelins avec le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), une association créée en 1969 qui vient en aide aux animaux en détresse partout dans le monde. Charlotte, une biologiste américaine spécialiste du comportement animal, est à ses côtés, comme ses soigneurs qui ont le cœur gros à l’idée de devoir bientôt la quitter. Le petit mouton noir et blanc avec qui Nania a noué une très forte amitié est également présent lors de ce début de réintroduction.
"Ramasser des bouses d’éléphant pour avoir des échantillons ADN"
Au bord d’une mare, l’éléphanteau se roule peut-être pour la première fois dans la boue : "Cela fait office de crème solaire qui la protège aussi des insectes et des parasites. Elle se rappelle instinctivement qu’elle doit faire ça. C’est un rituel important pour les éléphants, mais il faut être patient. Elle y va pas à pas…" explique Céline. Autour de ce point d’eau distant de quatorze kilomètres de l’endroit où la petite femelle a été prise en charge, des traces du passage d’éléphants : "Ce sont des empreintes d’une grande femelle. On peut le dire car on voit différentes tailles d’empreintes, indique Charlotte. Là, c’est un jeune et ici, un autre encore plus jeune. D’après toutes ces traces qui ont été faites au même moment, on sait qu’il s’agit d’un troupeau du parc. Les éléphants vivent généralement en groupe autour d’une matriarche, une femelle adulte. Peut-être la maman de Nania et ses frères et sœurs…"
Alors, comment retrouver sa famille ? "On pense ramasser des bouses d’éléphant pour avoir des échantillons ADN en espérant qu’on puisse effectivement voir une concordance entre la génétique de Nania et l’ADN récupéré ainsi", répond la protectrice des éléphants orphelins. Nania s’en donne à cœur joie dans l’eau boueuse, heureuse de jouer avec ceux qui lui ont sauvé la vie : "Cela fait dix-huit mois qu’elle n’a pas eu ça… Depuis qu’elle a quitté sa maman", note tendrement l’un d’eux. "Elle n’a jamais eu un bain comme ça et cela va devenir son quotidien, précise Céline. C’est-à-dire que chaque jour, elle va faire des promenades, se baigner et découvrir le parc. Et puis, elle va grandir. L’objectif est de marcher dans les pas de son troupeau et de la ramener vers les siens." Il ne reste que 6 800 éléphants au Burkina Faso et de nombreux petits se retrouvent abandonnés : le braconnage a plus que doublé au cours de la dernière décennie, selon l’association IFAW qui rappelle que "chaque éléphant compte".
Extrait du magazine "13h15 le dimanche" (replay) du 26 mai 2019.
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