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RDC : les déchets plastiques accumulés dans le lac Kivu provoquent des coupures d’électricité

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Depuis le début de l’année 2022, les installations du barrage de Ruzizi situées sur les rives du lac sont à l'arrêt à cause des déchets plastiques. Cette pollution bloque les centrales et entraîne des coupures de courant dans la région.

Début mars 2022, les Nations unies ont lancé à Nairobi, au Kenya, des négociations pour un traité mondial contre la pollution plastique, un fléau qui menace l'environnement et contribue à l'effondrement de la biodiversité.

Mais depuis plusieurs mois à l’est de la République démocratique du Congo, cette pollution est aussi responsable de coupures d'électricité dans plusieurs localités. En effet, certaines installations de la plus grande centrale hydroélectrique du pays sont à l’arrêt en raison de déchets plastiques qui se sont amoncelés à l'extrémité Sud du majestueux lac Kivu. Une nappe compacte et permanente qui bloque les turbines du barrage de Ruzizi près de la ville de Bukavu.

En plus de la surveillance constante de la centrale, certains experts veulent aussi sensibiliser la population à ce problème pour pouvoir le résorber.

Huit photos de Guerchom Ndebo accompagnent ce propos d’après un reportage de l’AFP.

Le barrage de Ruzizi attire comme un aimant les milliers de bouteilles, bidons et autres détritus jetés dans l’eau car "comme le lac coule vers la rivière Ruzizi, petit à petit tous les déchets qu'on y jette viennent échouer ici, (…) s'entassent dans les installations à une profondeur de 14 mètres", explique à une équipe de l'AFP Liévin Chizungu, chef de production à la centrale Ruzizi I.   (GUERCHOM NDEBO / AFP)
De plus, le relief montagneux et le climat pluvieux n’arrangent pas les choses. "Les eaux de pluie charrient les déchets, qui se retrouvent dans le lac puis dans la rivière", confirme l'ingénieur Jovy Mulemangabo, responsable pour le Sud-Kivu de la Société nationale d'électricité (Snel). (GUERCHOM NDEBO / AFP)
Gustave Mulamba, directeur des opérations de la centrale hydroélectrique de Ruzizi I, contrôle quotidiennement le rendement des turbines pour éviter qu’elles ne soient engorgées. Depuis fin janvier 2022, un des quatre groupes de la centrale endommagé par les déchets est à l'arrêt.           (GUERCHOM NDEBO / AFP)
"L'impact est énorme, nous avons un déficit de 6,3 mégawatts (MW) sur un total de 30 MW que nous devons produire, pas seulement pour la province du Sud-Kivu, mais aussi pour la province voisine du Nord-Kivu et le Burundi", constate Liévin Chizungu. A cela s’ajoute la panne d'alternateur de la centrale de Ruzizi II, à environ 25 kilomètres au sud de Bukavu, provoquée elle aussi par des déchets, ce qui entraîne un déficit de 20 MW sur le réseau de distribution, indique le responsable de la Snel. (GUERCHOM NDEBO / AFP)
Si des "ramasseurs" nettoient la surface du lac et des plongeurs le fond de la rivière, Liévin Chizungu suggère aussi de "sensibiliser la population, lui dire que le lac n'est pas l'endroit indiqué pour jeter les déchets", pas plus que "les rigoles qui à la fin viennent s'y déverser". Il demande aux autorités de sévir, en prenant des sanctions contre "les gens qui jettent les détritus dans le lac".   (GUERCHOM NDEBO / AFP)
Mais Malgache Malyanga, responsable du Programme de gestion des déchets ménagers (PGDM) de Bukavu dont la structure s'occupe "du ramassage et de l'évacuation des déchets de la ville" moyennant 3 à 5 dollars par mois et par ménage, ajoute : "Est-ce par manque de moyens ou par ignorance, mais beaucoup d'habitants préfèrent jeter nuitamment leurs ordures sur la route ou dans le lac." (GUERCHOM NDEBO / AFP)
  (GUERCHOM NDEBO / AFP)
A 29 ans, Nicole Menemene est à la tête de l’entreprise privée Plastycor, qui ramasse avec son équipe des déchets plastiques pour en faire "des paniers, des pots de fleurs, des poubelles, des tabourets, des guéridons..." La société valorise ces déchets et les transforme en objets "utiles et beaux". Mais, selon Nicole Menemene, "le travail est fait à la main" et l'idéal serait de d'"industrialiser ce que nous faisons" pour contribuer à réduire "de 90% la pollution du lac Kivu".   (GUERCHOM NDEBO / AFP)

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