Madagascar : un défenseur de l'environnement assassiné par des villageois impliqués dans le trafic de bois

Le militant malgache de la protection de l’environnement Henri Rakotoarisoa a été battu à mort le 1er juin 2022 par une quarantaine de villageois qui vivent du trafic de bois dans l'est de la Grande île.

Protection de la forêt primaire

Président de la collectivité locale Mialo, Henri Rakotoarisoa, âgé de 70 ans, dénonçait depuis deux ans les coupes de bois précieux sur une parcelle de forêt primaire. Ce défenseur de l'environnement était connu pour son combat pour la protection de la forêt et de la biodiversité. Le lanceur d'alerte aurait été tué sauvagement alors qu’il était venu discuter avec des villageois de la commune payés pour exploiter illicitement la forêt.

Revendiquant leur acte, trente-sept personnes se sont rendues quelques heures plus tard à la gendarmerie locale.

Intimidation et règlement de comptes

Perçu comme un gêneur, Henri Rakotoarisoa avait des relation difficiles avec les villageois d’Andramasina vivant des ressources forestières locales. D’autant que le défenseur de cette forêt, abritant une grande réserve naturelle, demandait son classement en aires protégées.

La veille de l’assassinat, une assemblée générale de son association s'était tenue pour préparer la venue d’agents du ministère. "Ces agents devaient nous aider à délimiter les parcelles. Les trafiquants n’ont pas apprécié", selon un témoignage recueilli par la correspondante de RFI Laure Verneau.

Les militants écologistes malgaches sont régulièrement intimidés par les trafiquants, avec nécéssairement des complicités au plus haut niveau pour organiser l’exportation de ces bois précieux. Si les crimes contre l'environnement bénéficient souvent d'une certaine impunité, un tel assassinat est sans précédent dans l’histoire récente de la Grande île.