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Climat: le Sénégal teste une variété de blé résistante à la haute chaleur
L’adaptation de l’agriculture africaine au réchauffement climatique est une question majeure de la recherche agronomique. Une équipe scientifique internationale basée à Rabat tente de développer des variétés de blé dur tolérantes aux hautes chaleurs, supérieures à 35°. Une avancée prometteuse, encore en expérimentation dans le bassin du fleuve Sénégal, en Mauritanie et au Maroc.
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Une variété de blé dur qui résiste à des températures de 40°C, mise au point par un centre de recherche de Rabat, est actuellement testée dans le bassin du fleuve Sénégal. Les chercheurs du Centre international pour la recherche agricole dans les régions arides (Icarda), menés par le Dr Filippo Bassi et le Professeur Rodomiro Ortiz, expérimentent depuis trois ans une variété de blé dur qui résiste aux fortes températures. Des semences améliorées non-OGM, obtenues par sélection et croisement génétiques.
«Dans le bassin du fleuve Sénégal où elles sont testées, les cultures prennent. C’est pourtant une région normalement trop chaude pour le blé», explique le Dr Filippo Bassi. De ce fait, après les huit mois de culture du riz, les terres restent inutilisées.
Jusqu'à 600.000 tonnes de blé dur
Cette nouvelle variété, qui demande trois mois du semis à la récolte, va pouvoir pousser entre deux cultures de riz.
Les graines découvertes par l’équipe de recherche de l’Icarda poussent en seulement 92 jours. Développées à grande échelle, ces nouvelles variétés pourraient assurer jusqu'à 600.000 tonnes de blé dur nécessaire à la production de semoule, pâtes, etc.
L’équipe de recherche a pu tester ces variétés de blé dur durant les mois d’été au Maroc (à Séfrou, Marrakech et Safi, ainsi que dans la région d’Agadir). Etude qui a confirmé le bon rendement de ces nouvelles graines sur des sols plus sableux.
Atténuer la dépendance alimentaire
Le travail de recherche n’est pas tout à fait terminé, selon Michael Baum, responsable d’un programme à l’Icarda pour l’amélioration des cultures: «Dix générations de semences sont nécessaires pour la mise sur le marché d’une variété... Aujourd’hui, ces variétés ont encore besoin de s’améliorer pour être rendues accessible aux agriculteurs.» il faut en moyenne une dizaine d'années pour mettre au point une nouvelle variété qui réuni à la fois les critères de rendements, de résistances aux différentes maladies, et mainteant au stress hydrique.
L’Afrique produit 23 millions de tonnes de blé par an et importe 40 millions de tonnes chaque année. Ces nouvelles variétés implantées à grande échelle peuvent atténuer la dépendance alimentaire et les conséquences du réchauffement climatique.
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