«Sissi imperator» : les grands travaux d’Egypte
Champ gazier dans le delta du Nil, centrales éolienne et photovoltaïque en Haute-Egypte, développement du métro du Caire, cité commerciale à Suez… le Premier ministre égyptien Ibrahim Mahleb a annoncé, les larmes aux yeux, avoir décroché pour 37 milliards de dollars d’investissements privés. Des projets annoncés par le géant pétrolier britannique BP, l’allemand Siemens, ou encore l’américain General Electric, lors de la conférence sur l’avenir de l’Egypte organisée les 14 et 15 mars 2015 à Charm el-Cheikh.
Parallèlement à ces contrats, l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe ont promis 13 milliards de dollars supplémentaires pour financer les grands projets égyptiens. Depuis la chute du président Morsi, les pays sunnites de la région (à l’exception notable du Qatar) montrent un soutien indéfectible au Maréchal al-Sissi. L’Egypte, qui possède l’armée la plus puissante de la région, représente un allié incontournable face à l’Iran et à Daech, qui sévit désormais en Irak, en Syrie, au Yémen et en Libye. L’armée égyptienne, qui vient d’acheter grâce à ses voisins 24 avions Rafale français, constitue le bras armé d’une force arabe pour combattre le terrorisme dans la région et contenir l’Iran. Une force commune à l’agenda de la Ligue Arabe fin mars.
Grands travaux à crédit
Fort de ce soutien arabe et occidental, le rêve égyptien ne s’arrête pas aux avions de chasse. Le nouvel homme fort du pays veut doubler le canal de Suez et construire deux villes, dont la nouvelle capitale administrative du pays. Un projet pharaonique à 43 milliards de dollars, en partie financé par des «bons étatiques». Cette nouvelle capitale, construite en plein désert, à 50 km à l’est du Caire, n’a pas encore de nom. Elle accueillera le Parlement, les ministères, les ambassades étrangères et les grandes universités. Une ville internationale haut de gamme reliée au Caire par un train rapide et dotée d’un aéroport international.
Des rêves de grandeur, toutefois hypothéqués par la crise de l’économie égyptienne et notamment par la baisse du tourisme, une des principales sources de devises du pays. Peu importe si l’Egypte ne doit sa survie qu’à l’aide internationale, le nouvel homme fort du pays y croit : «L’Egypte a besoin de 200 à 300 milliards de dollars pour qu’il y ait véritablement de l’espoir. Pour que les 90 millions d’Egyptiens puissent vivre, travailler et être heureux», affirmait le 15 mars le maréchal Sissi.
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