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LA VIDEO. L’espoir perdu de la communauté copte d’Egypte

Le 9 avril 2017, deux attentats meurtriers, revendiqués par Daech, ont frappé la communauté chrétienne d'Egypte, la plus dense du Moyen-Orient. L'un à Tanta dans le delta du Nil, l'autre à Alexandrie, à trois semaines de la visite du pape. En ce dimanche des Rameaux, les églises étaient pleines. On compte entre 8 et 10 millions de coptes en Egypte, selon les estimations, soit 10% de la population
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min

La présence de la minorité chrétienne en Egypte dérange les intégristes égyptiens depuis des décennies et ça ne s’arrange pas. Il y a eu ces dernières années, plusieurs attaques contre les coptes: des églises, des écoles et des maisons ont été incendiées. Les coptes souffrent aussi depuis toujours de discriminations dans l’administration, l’université et l’armée. Leur histoire a été gommée.
 
L’attentat meurtrier contre une église au Caire en décembre 2016 a rappelé au monde entier la menace qui pèse en permanence sur la communauté. 29 fidèles y ont trouvé la mort.

L'attentat a été revendiqué par Daech. Et dans une vidéo de propagande diffusée en février 2017, l’organisation Etat islamique déclare que les coptes sont sa première cible et sa proie préférée.
 
Depuis, des dizaines de familles coptes ont fui le nord du Sinaï. 355 familles auraient quitté la ville d’El Arish, près de la frontière avec la bande de Gaza et Israël. La région du Sinaï, désertique et immense, est devenue la base arrière des djihadistes. Des hommes armés sèment la terreur en multipliant les attaques contre les coptes poussant ces derniers à l’exil.

Selon des journalistes et des membres d’ONG, certains musulmans ont accueilli les familles coptes. D’autres familles, une centaine, ont fui vers Port-Saïd et les villes côtières de l’Ouest. D’autre part, selon Human Rights Watch, le gouvernement a promis que les logements coptes désormais vides resteraient inoccupés dans l’attente du retour des occupants.

 
Désormais, dès qu’un conflit apparaît entre communautés musulmane et copte, le départ des coptes est réclamé raconte Adel Guindy, ancien président d’une ONG américaine de soutien aux coptes. «Ca devient la routine. On tient une assemblée de réconciliation, supervisée par les autorités locales. Souvent, elle conclut à la nécessité pour les familles coptes de partir, afin de préserver la paix et d’éviter les émeutes contre les Coptes.»
 
Le soutien apporté par la communauté au maréchal-président Al-Sissi ne fait que renforcer l’antagonisme vis-à-vis des coptes. Non seulement ils sont jugés comme hérétiques, mais également comme les alliés d’un maréchal corrompu qui a renversé le chef des Frères musulmans et président élu Mohammed Morsi. Ce soutien à Al-Sissi a du reste été peu payé en retour. Beaucoup de coptes ont été rejetés comme des citoyens de seconde zone, et les attaques n’ont pas cessé.

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