Human Rights Watch dénonce une "punition collective" dans une prison en Egypte
La prison de haute sécurité Al-Aqrab accueille de nombreux prisonniers politiques, essentiellement des Frères musulmans.
L’organisation Human Rights Watch (HRW) a accusé les autorités pénitentiaires égyptiennes d'avoir durci les conditions de détention dans un établissement du Caire, connu pour accueillir des prisonniers politiques.
Une "violation" des droits
"Absence de lumière naturelle", "manque de sommeil", "manque de place". Pour Human Rights Watch, il s’agit d’une violation "des droits fondamentaux des prisonniers".
Pour appuyer ces allégations, l'ONG de défense des droits humains dit se baser sur une vidéo de 13 minutes prise dans la prison de haute sécurité Al Aqrab (Scorpion en français), dans le complexe pénitentiaire de Tora, au Caire, et sortie clandestinement accompagnée de plusieurs témoignages.
"Les autorités égyptiennes imposent apparemment une punition collective à des centaines de détenus"
Joe Stork, directeur adjoint du département Afrique du Nord/Moyen-Orientà HRW
Nouvelles mesures
Ces nouvelles restrictions dans cette prison déjà surpeuplée ont été prises après une tentative d’évasion fin septembre. Selon le ministère de l'Intérieur égyptien, trois policiers avaient péri lors de cette opération menée par quatre prisonniers condamnés à mort. Ils ont tous été tués.
Au moins 14 détenus sont morts depuis 2015 dans cette prison de Tora qui accueille des responsables islamistes et d'autres dissidents connus, selon des groupes de défense des droits de l'Homme. Quelque 60 000 prisonniers en Egypte sont des détenus politiques d'après ces mêmes sources.
Une répression croissante
Depuis la destitution par l'armée, en 2013 en Egypte, du président islamiste Mohamed Morsi et l'arrivée au pouvoir l'année suivante d'Abdel Fattah al-Sissi, une répression croissante s'est abattue sur toute forme d'opposition, islamiste ou libérale.
Au printemps, alors que l'Egypte enregistrait ses premiers cas de contamination au Covid-19, des militants des droits humains avaient appelé à la libération de nombreux détenus pour éviter leur possible contamination dans les prisons du pays, surpeuplées et à l'hygiène douteuse.
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