En Egypte, les enseignantes de l'université du Caire n’ont pas le droit de porter le voile intégral
Un tribunal égyptien confirme la décision prise en 2016 contre le port du voile intégral pour les enseignantes. Elle avait été contestée par un collectif de professeures.
Après des années de tiraillements, l’affaire est tranchée en Egypte. Les professeures de l’université du Caire ne peuvent pas se présenter intégralement voilées sur le campus ou dans les amphis. La Haute cour administrative a rendu "une décision définitive" confirmant l'interdiction prononcée en première instance, il y a tout juste quatre ans. Mais un collectif de 80 enseignantes avait contesté le jugement.
Tous les recours des plaignantes ont été rejetés (...) et nous n'avons toujours pas accès, à ce jour, aux attendus
Me Ahmed Mahran, avocat d’un collectif d’enseignantesà l'AFP
Du campus au tribunal
Fin 2015, l'ancien président de l'Université, Gaber Nasser, avait interdit aux enseigantes le port du niqab, un voile qui couvre tout le visage, pour faciliter les contacts avec les étudiants. Mais paradoxalement, la mesure ne concernait pas les étudiantes. Compte tenu du débat suscité par cette décision, l’affaire a été renvoyée devant les tribunaux. L'instauration de cette règle est intervenue deux ans après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par le général Abdel Fattah al-Sissi, devenu président en 2014. Pour les milieux conservateurs proches des Frères musulmans, l’interdiction répond "à des motivations politiques", comme le précise l'avocat des plaignantes.
En Egypte, le voile islamique s’est propagé ces dernières années dans la société, alors que la question était moquée dans les années 50 par le président Nasser. Le niqab, le voile intégral, attribut de l'islam ultra-conservateur, reste quant à lui minoritaire dans le pays.
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