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Egypte. Un journaliste emprisonné puis relâché

Le président Mohamed Morsi a annulé la détention provisoire du rédacteur en chef emprisonné jeudi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le journaliste égyptien Islam Afifi, lors de son procès au Caire (Egypte), le 23 août 2012. (AHMED MAHMUD / AFP)

EGYPTE - Le journaliste placé en détention provisoire jeudi 23 août va être libéré. Le président égyptien, Mohamed Morsi, a adopté dans la soirée un décret annulant sa détention. Le rédacteur en chef du quotidien indépendant Al-Dostour, Islam Afifi, est poursuivi pour "publication d'informations mensongères" et "incitation à la déstabilisation du pays".

Il avait été placé en détention à l'ouverture de son procès devant un tribunal du Caire, en attendant l'audience suivante prévue le 16 septembre. Un porte-parole de la présidence, Yasser Ali, a annoncé que Mohamed Morsi avait décidé quelques heures plus tard par décret d'annuler ce type de détention pour les délits de presse, ajoutant que le journaliste égyptien allait être libéré "en vertu de ce décret".

M. Ali a précisé que c'était la première fois que M. Morsi publiait un décret ayant force de loi, depuis qu'il s'est attribué mi-août le pouvoir législatif après l'avoir retiré au haut conseil militaire qui l'exerçait depuis la dissolution de l'Assemblée en juin.

Financé par des fonds privés, Al-Dostour est plus critique à l'égard du pouvoir que les médias d'Etat, dont les dirigeants ont été remplacés après la prise de fonction du président Mohamed Morsi le 30 juin. La justice reproche au journaliste des articles affirmant que l'élection du président Morsi a été falsifiée ou que des terrains de la péninsule du Sinaï avaient été vendus aux Palestiniens.

Les Etats-Unis "très inquiets"

Interrogé par l'AFP avant l'annonce de sa mise en détention, Islam Afifi avait dénoncé un procès "politique", affirmant que les plaintes déposées contre lui étaient le fait de "personnes qui ont des motivations politiques". "Ce procès sera un véritable test pour l'une des demandes essentielles de la révolution égyptienne, qui est la liberté d'expression", a-t-il ajouté.

La décision de son emprisonnement avait été jugée "préjudiciable" pour le président Morsi par le Syndicat des journalistes égyptiens. Le président s'était engagé, selon le syndicat, à ne pas emprisonner les journalistes, tandis que l'Organisation égyptienne des droits de l'homme évoquait un procès à "contre-courant de la situation nouvelle de l'Egypte, qui a un président élu et où on s'engage à respecter les libertés publiques". A l'annonce des poursuites, le département d'Etat américain s'était dit "très inquiet" des restrictions à la liberté de la presse en Egypte.

Tensions entre les Frères musulmans et la presse privée

Les rapports entre les Frères musulmans, le parti au pouvoir, et la presse privée sont marqués par la méfiance, sur fond de soupçons d'une volonté de la confrérie de mettre au pas les journalistes qui lui sont hostiles.

Le 9 août, plusieurs titres de la presse non-gouvernementale ont publié des encarts blancs à la place de leurs habituels éditoriaux pour dénoncer selon eux une volonté de contrôle des médias de la part des Frères musulmans. "Cet encart reste blanc pour protester contre la tentative des Frères d'imposer leur contrôle à la presse et aux médias appartenant au peuple égyptien", écrivait Al-Watan, l'un des trois titres avec Al-Tahrir et Al-Masry al-Youm à ne pas publier d'éditoriaux.

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