"Clash" : l'Egypte entre désespoir et humanité
Sur les écrans ce mercredi, le film "Clash", du réalisateur égyptien Mohamed Diab. Une plongée éprouvante, à huis-clos, dans les violences qui ont suivi la destitution du président Mohamed Morsi, à l'été 2013. Partisans des Frères musulmans et des militaires se retrouvent coincés dans un fourgon de police, avec toutes les tensions, mais aussi l'humanité que cela implique.
Au Caire, l'été 2013 est une fournaise où se mêlent politique et religion. Dans les rues, partisans des Frères Musulmans et supporters des militaires s'affrontent sans relâche. La caméra de Mohamed Diab suit plusieurs personnages, des deux camps, arrêtés et parqués dans un fourgon de police étouffant, la mort tout autour. Beaucoup plus que les disputes et les violences, le réalisateur voulait capter cette humanité qui s'installe petit à petit, cette entraide et cette coexistence que l'on découvre.
J’ai vraiment fait ce film en gardant en tête l’unité qui était la nôtre pendant les 18 jours de la première révolution en 2011, quand nous voulions tous que ce pays aille de l’avant
Après sa projection à Cannes en ouverture de la sélection Un Certain Regard en mai dernier, et le soutien d'un certain Tom Hanks, Clash est finalement sorti en Egypte, malgré les pressions.
"En montrant ce qui se passe actuellement, ou en le disant haut et fort, on se fâche avec tout le monde, car chacun défend son point de vue à 100 %", a compris Mohamed Diab.
A la clé, un énorme succès pour ce huis-clos qui éclaire bien plus que beaucoup de reportages mais qui vaut des menaces à ses acteurs. Quatre d'entre eux ont dû quitter le pays.
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