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RDC: nouvelle vague d’arrestations de trafiquants chinois dans les mines d’or

Ils sont au nombre de neuf Chinois entre les mains de la police congolaise depuis le 7 avril 2018. Arrêtés à Mambasa, dans la province de l’Ituri, sur ordre du ministre provincial des Mines, ils sont accusés d’exploiter illégalement de l’or dans deux sites miniers depuis plusieurs années.
Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Des travailleurs chinois en route pour leurs chantiers à Kinshasa en avril 2015. Ils sont présents dans plusieurs secteurs de l'économie y compris l'activité minière et pas toujours en règle. (DR/capture d'écran du site de Radio Okapi)

Il aura fallu que le ministre provincial des Mines se rende sur les lieux à la tête d’une délégation de lutte contre la fraude minière. Les Chinois mis aux arrêts étaient très connus dans la région de Mambasa. Ils exploitaient de l’or depuis 2011 dans des carrières minières au vu et au su de tous. Sans disposer d’aucune autorisation leur permettant de mener cette activité.

«Ils n’ont pas de documents. Ils n’ont jamais pris contact ni avec les autorités provinciales, ni avec l’Etat congolais», affirme le ministre provincial des Mines, Déogratias Ombalia, cité par Radio Okapi. Il veut désormais remettre de l’ordre dans ce secteur où règne l’anarchie la plus totale.

Dans ces provinces de l’est de la RDC, l’ONG Global Witness avait dénoncé en 2016 les agissements d’une entreprise chinoise qui n’a pas hésité à offrir des armes et de l’argent à des groupes armés pour s’assurer l’accès à l’or dans le territoire de Shabunda, au Sud-Kivu.

«Rien qu’en l’espace d’un an, de l’or d’une valeur de 17 millions de dollars, produit par l’entreprise chinoise Kun Hou Mining, s’est volatilisé, ayant probablement quitté le Congo en contrebande pour gagner les chaînes d’approvisionnement internationales», avait révélé Global Witness.

L’ONG dénonçait la complicité des autorités minières locales dans ce trafic mafieux. Elles auraient délibérément falsifié des documents pour dissimuler tout lien avec les minerais exportés en modifiant l’origine de l’or.

De nombreuses mines d'or dans l'est du Congo, comme ici dans la province de l'Ituri, sont exploitées dans l'illégalité et parfois en connivence avec les autorités locales. (Photo AFP/Eric Feferberg)

En 2017, un groupe d’experts de l’ONU avait aussi mis en cause la Kimia Mining, une entreprise minière détenue par des ressortissants chinois, dans le trafic d’or avec la complicité de plusieurs officiers haut gradés de l’armée congolaise.

L’annonce de l’arrestation de neufs trafiquants d’or chinois dans la province de l’Ituri a été saluée par la société civile de Mambasa. Elle rappelle cependant que «ce n’est pas la première fois que de telles arrestations sont effectuées et que les précédentes n’ont donné aucun résultat».

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