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Le Zimbabwe au bord d’une famine "créée par l’homme"

Plus de la moitié des 15 millions de Zimbabwéens est confrontée à l'insécurité alimentaire, selon l'ONU qui avait lancé une première alerte en août 2019. 

Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une femme et son enfant dans un champ de maïs dans la zone rurale de Mutoko touché par la sécheresse en mars 2019 (JEKESAI NJIKIZANA / AFP)

Au terme d’une visite au Zimbabwe fin novembre, une experte indépendante de l’ONU a mis en garde contre les conséquences de l’insécurité alimentaire qui s'aggrave dans le pays. 

Plus de 7 millions de personnes concernées

On l’appelait jadis "le grenier à blé de l’Afrique". Mais aujourd’hui le Zimbabwe souffre d’une insécurité alimentaire grave. Six personnes sur dix ne mangent pas à leur faim, comme l’a constaté sur place Hilal Elver. Si rien n'est fait, la situation pourrait s'empirer dans les semaines à venir. 

La rapporteuse spéciale de l’ONU sur le droit à l’alimentation pointe du doigt les conditions climatiques et la cherté de la vie qui empêchent les familles zimbabwéennes de se nourrir normalement.

Les gens m’ont dit qu’ils ne mangeaient qu’une portion de maïs cuit par jour

Hilal Elver, rapporteuse de l'ONU sur le droit à l'alimentation

Sécheresse en zone rurale

L’experte onusienne a notamment visité les zones rurales touchées par la sécheresse. Le manque de pluie a eu des conséquences dramatiques sur les récoltes et les moyens de subsistance. Hilal Elver raconte par exemple que la majorité des enfants qu’elle a rencontrés souffraient de retard de croissance et d’insuffisance pondérale en raison de la malnutrition.

J’ai vu les effets dévastateurs de la malnutrition sur les nourrissons privés d’allaitement car leurs propres mères n’avaient pas accès à une alimentation adéquate

Hilal Elver, rapporteuse de l'ONU sur le droit à l'alimentation

Hyperinflation dans les villes


En plus des conditions climatiques et de la productivité agricole, l’insécurité alimentaire est due aussi à la crise économique aiguë qui frappe le pays depuis une vingtaine d’années. Avec une inflation qui frôle désormais les 500%, les Zimbabwéens ont perdu leur pouvoir d’achat et n’ont pas accès à un minimum de services publics.

Pénuries d'eau, de médicaments, système de santé défaillant… Le président Emmerson Mnangagwa, qui a succédé fin 2017 à Robert Mugabe, ne parvient pas à inverser la tendance.

Dans ce contexte particulièrement difficile, la représentante de l’ONU exhorte Harare à réduire la dépendance du pays à l’égard des produits alimentaires importés et à soutenir la production de semences traditionnelles pour assurer l’autosuffisance. 

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