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la Banque africaine de développement fait reculer la pauvreté
Avec plus de 4000 projets de développement soutenus en 50 ans, La Banque africaine de développement (BAD) peut être fière de son bilan. Pourtant, l’objectif de réduire de moitié la misère du continent n’a pas été atteint regrettent ses dirigeants. Mais tout reste possible.
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La BAD a été créée en 1963 dans le but de promouvoir une croissance économique et une réduction de la pauvreté en Afrique. Elle a ouvert son siège à Abidjan en mars 1965 et lancé ses premiers projets l’année suivante. Depuis sa création, le capital autorisé n’a cessé d’augmenter. De 250 millions de dollars au départ, il est aujourd’hui proche des 100 milliards de dollars. Le capital est assuré par 81 pays actionnaires dont 27 non africains.
Le poids économiques et la richesse des Etats membres hors Afrique garantissent la solidité de l’organisme. Ces Etats (Etats-Unis, Allemagne, Canada, France, etc) comptent pour 21% du capital. En 2016, année faste, le nombre des prêts a atteint un montant de 6,1 milliards de dollars. Un accroissement des prêts qui a inquiété un temps l’agence de notation Fitch, notamment à cause de certains pays bénéficiaires jugés fragiles. Mais Fitch a finalement maintenu son AAA à la banque.
Projets industriels, agricoles, financement d’infrastructures, depuis 1967 la BAD a accordé plus de 4000 prêts pour un montant de 71 milliards de dollars. Elle accompagne de nombreuses réalisations à l’image du PAPIL au Sénégal : Le Projet d’appui à la petite irrigation locale a permis de regagner des centaines d’hectares de terres salées sur la mer, et de leur rendre leur vocation agricole. 4000 ha ont été remis en culture en 2011 en même temps que les rendements progressaient. Celui du riz a ainsi été multiplié par trois !
Demi échec
Mais la BAD le reconnait, l’ambitieux objectif de développement du XXè siècle n’a pas été atteint. Il s’agissait de réduire de moitié le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté et n’ayant pas accès à l’eau. Toutefois le but n’est pas inatteignable souligne la BAD, mais implique un triple effort.
«De la part des pays donateurs, qui se doivent d'accroître les montants de l'aide publique au développement, comme ils s'y sont engagés. De la part des pays récipiendaires, qui se doivent de poursuivre et d'approfondir les réformes économiques. Et de la part des investisseurs privés étrangers, qui se doivent d'intégrer l'Afrique dans leurs stratégies industrielles, commerciales et financières.»
La BAD se donne cinq priorités d’action
Aider à l’intégration économique des pays d’Afrique, «en vue de créer des marchés plus vastes et plus attrayants, de relier les pays enclavés, notamment les États fragiles, aux marchés internationaux et d’appuyer le commerce intra-africain.»
Développer les infrastructures. Le déficit africain en infrastructures est manifeste. Le continent n’y consacre que 4% de son PIB, contre 14% pour la Chine. En comblant ce déficit annonce la BAD l’Afrique gagnerait 2 points de PIB annuel.
Aide à la formation. Le constat est que le chômage se nourrit d’une population trop peu formée. Or les besoins sont nombreux et peu satisfaits. L’économie informelle n’est pas à négliger. Un jeune formé peut y trouver une source de revenus.
Par le biais des prêts, mais aussi en fournissant une assistance technique, la BAD veut aider au développement du secteur privé. L’enjeu est notamment, en renforçant le secteur financier, de développer les micro-entreprises. Enfin, elle ambitionne aussi d’éveiller les leaders politiques à une meilleure gouvernance.
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