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L'AFRO, première monnaie virtuelle d'Afrique, rêve d'enrichir le continent

On connaît le bitcoin, il faudra peut-être bientôt compter sur l'AFRO. Une nouvelle monnaie virtuelle qui veut fédérer le continent africain. Mais contrairement à l'euro, il n'y a pas de banque centrale, ni de frais de gestion bancaire. L'AFRO veut profiter du développement de la monétique et du paiement mobile en Afrique.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Capture d'écran du site de l'ONG AFRO (Le sigle de l'AFRO)

La fondation AFRO est une ONG basée à Genève, en Suisse. La crypto-monnaie qui porte son nom est le seul objet de cette ONG. Elle a pour vocation de faciliter les échanges sur un continent qui compte pas moins de 40 monnaies pour 54 pays, et où 65% des habitants ne possèdent pas de compte en banque. Les infrastructures bancaires y sont peu développées et l’accès à l’emprunt y est rare.

En revanche, l’Afrique a un atout : l’extrême développement de la téléphonie mobile et des services qui lui sont dédiés. Il y a plus d’un milliard de cartes SIM en circulation et plus de 650 millions d’Africains sont abonnés à un opérateur mobile. Les Africains utilisent déjà régulièrement des applications de paiement par téléphone mobile. L’afro permettrait à terme de payer les achats via les applis, les cartes, les terminaux.

750 milliards d'AFROS

750 milliards d’AFROS ont été émis le 19 juin 2018. Un montant qui ne doit rien au hasard. Il a été décidé en fonction du PIB global du continent et de la masse monétaire en circulation. Symboliquement, cela correspond à la somme de 600 AFROS par habitant. 80% de cette émission sont placés dans un fond de réserve dont l’objet est de défendre la monnaie. "Pas d’Etat, pas de banques centrales ni commerciales, pas d’interférence" : tel est le crédo de l’AFRO.

Un désir d’indépendance qu’il partage avec les autres crypto-monnaies. En payant en AFROS, l’utilisateur se met à l’abri des secousses monétaires, selon ses concepteurs. La monnaie s’échange contre des bitcoins sur la plateforme CREX24, ou en dollars sur STEX, au cours actuel de 0,24 centime de dollar. La volonté des concepteurs a été de coter l'AFRO en août 2018 à un prix volontairement bas afin de privilégier une vision d'investissement à long terme. Si l'AFRO devenait une monnaie spéculative, son objectif ne serait pas atteint.

L’AFRO pour quoi faire ?

Le fondateur de Microsoft, Bill Gates, longtemps indécis sur le bien-fondé des crypto-monnaies, s’est désormais rangé derrière la bannière des bitcoins et autres. Accès universel, produits innovants permettent, selon lui, de réduire le coût des transactions jusqu’à 90%. "Ces programmes constituent un tremplin considérable pour les personnes vivant dans la pauvreté ou sans banque", écrit le site spécialisé News Investissement.

L’AFRO porte ainsi en lui la promesse d’enrichissement de la population la plus pauvre d’Afrique. La monnaie virtuelle remplacerait aisément les espèces lors des transactions de la main à la main, notamment sur les marchés. Mais cela, ce n'est pas pour tout de suite.

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