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En RDC, avec la viande de brousse, des chasseurs occasionnels augmentent leurs revenus

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min

Jusque dans les années 90, les chasseurs tuaient les animaux des forêts uniquement pour leur consommation personnelle. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. 

La viande d’animaux sauvages est interdite à la consommation en République démocratique du Congo, depuis l’arrivée du virus Ebola en 2018. Mais la viande de brousse est très appréciée en Afrique centrale et de l’Ouest. Dans le bassin du Congo, dont les forêts couvrent six pays, cela représente chaque année de 5 à 6 millions de tonnes de viande. 80% de l’apport en protéines des populations. Dans les villes, l'appétit pour ce type de viande s'est considérablement accru. Du coup, beaucoup de personnes pour arrondir leurs fins de mois deviennent des chasseurs occasionnels.

Le photographe Thomas Nicolon s'est rendu en RDC pour rencontrer ces chasseurs.

Les habitants et les chercheurs affirment que les chasseurs occasionnels de viande de brousse  vident les forêts d’Afrique centrale de leurs animaux sauvages. Michel Bakanza, qui travaille sur les forêts communautaires pour le Fonds mondial pour la nature (WWF) à Mbandaka en RDC, déclare à Reuters : "Nos enquêtes montrent que les animaux de nombreuses espèces disparaissent autour des villages." (THOMAS NICOLON / REUTERS)
De nombreux animaux sont protégés par le droit international, mais l'absence de surveillance de la part du gouvernement signifie que ces espèces en danger sont régulièrement tuées. Il n'est pas rare de trouver de la viande de bonobos et de pangolins sur certains marchés du pays. (THOMAS NICOLON / REUTERS)
Bien qu'il travaille pour un organisme gouvernemental, Mohamed Esimbo Matongu, 61 ans, confirme ces propos : "Quand j'étais adolescent, je n'avais pas à parcourir plus de 10 km pour trouver des animaux. Mais maintenant, je dois faire jusqu'à 40 km pour trouver un terrain de chasse décent." Lui-même, pour subvenir aux besoins de sa famille, quitte son domicile à Mbandaka, dans l'ouest du pays, une fois par mois pour chasser les animaux sauvages. (THOMAS NICOLON / REUTERS)
Matongu explique que son salaire mensuel d'environ 75 dollars ne suffit pas à couvrir les besoins de son épouse, de ses quatre filles, de ses deux frères et de son neveu, qui vivent sous son toit. "Comment puis-je subvenir aux besoins de tant de personnes ? Parfois, je ne suis même pas payé à la fin du mois." (THOMAS NICOLON / REUTERS)
Quand il part à la chasse pendant plusieurs jours, Matongu loue une pirogue et deux pagaies. Il s'équipe d'un fusil artisanal, d'une douzaine de cartouches et de suffisamment de kwanga, un pain traditionnel à base de manioc. Il loge dans une cabane sur un affluent du fleuve Congo et parcourt la forêt jour et nuit à la recherche d'endroits où il peut trouver des singes, des antilopes, des crocodiles, des pythons et des porcs de rivière. (THOMAS NICOLON / REUTERS)
Après quelques jours de chasse dans la forêt, Matongu se rend au marché de Lingunda, à Mbandaka. Là, des milliers de personnes se rassemblent tous les vendredis pour vendre et acheter du gibier. Matongu peut gagner entre 5000 et 100 000 francs congolais (environ de 7 à 60 dollars). Il ne conserve que très peu de viande, juste assez pour nourrir sa famille pendant quelques jours. (THOMAS NICOLON / REUTERS)
Sur les étals des marchands sont proposés des morceaux de crocodiles, de varans, de singes, d'antilopes… (THOMAS NICOLON / REUTERS)
Celestin est étudiant. Il raconte que lui aussi a besoin d'argent pour joindre les deux bouts. Et que cela l'emporte sur les problèmes de conservation des animaux. "Je sais que chasser certaines espèces est interdit, mais cela me permet de payer mes frais universitaires et de subvenir aux besoins de ma famille" déclare-t-il à Reuters. (THOMAS NICOLON / REUTERS)

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