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En Afrique, le téléphone mobile a tué les cabines informelles
A l’occasion de la fête du travail, le 1er mai, l’AFP a réalisé une série de portrait d’hommes et de femmes exerçant des métiers en voie de disparition. Tireur de pousse-pousse en Inde, fabricant de néons à Hong Kong…Nous avons retenu la vidéo d’un métier qui n’a pas de nom. Propriétaire d’une cabine téléphonique publique au Burundi.
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Ernest est propriétaire d’une cabine téléphonique publique à Bujumbura au Burundi. Il gagnait sa vie en louant sa ligne téléphonique privée au public. Le gros téléphone blanc trônait sur le comptoir de la boutique. Sa boutique ne désemplissait pas, et les clients faisaient la queue afin de téléphoner.
Cela a duré des années. A l’époque, seuls les plus riches pouvaient s’offrir une ligne téléphonique. Mais le progrès est arrivé sous la forme du téléphone mobile. Et le business a tourné court. Les revenus de la cabine téléphonique ont fondu. Passant de 35.000 à 2000 francs burundais (environ 1 euro) par jour.
Aujourd’hui Ernest a conservé le téléphone, mais a reconverti sa boutique. Il vend des bonbons, des bibelots, des sodas, et…des cartes de téléphone prépayées.
Un chiffre illustre le succès du téléphone portable en Afrique.Entre 2003 et 2009, le nombre d’abonnés à un opérateur est passé de 51 millions à 375 millions. Le mobile s’est imposé comme étant la réponse au manque d’infrastructures téléphoniques fixes. L’Afrique a connu la plus forte progression au monde du taux d’équipement de la population.
Ce développement ultra rapide s’explique par une offre adaptée. Les opérateurs ont misé sur le volume, proposant des formules peu chères pour attirer le plus grand nombre. Ainsi, 98% des communications se font grâce à des cartes prépayées. Dans des pays à l’économie informelle majoritaire, investir dans un abonnement n’est pas imaginable.
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