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"Ça m'a presque coupé la respiration" : les survivants de la prise d'otages de Djibouti racontent le film "L'intervention"

Le film "L'intervention" raconte l'histoire vraie d'une prise d'otages d'enfants français dans un car scolaire à Djibouti, en 1976. Les survivants témoignent sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo - Franck Cognard, édité par Adrien Bossard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Extrait du film "L'intervention". (CAPTURE ECRAN BANDE-ANNONCE)

C'était il y a 43 ans. En février 1976, 31 enfants étaient enlevés à Djibouti par des preneurs d’otages somaliens. Ils ont été conduits en car scolaire jusqu'à la frontière somalienne, avant d’être libérés lors d’un assaut mené par le GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale) et la Légion étrangère. Une adaptation cinématographique de cette opération sort le 30 janvier. Le film s’appelle L’Intervention

J'ai mis plus de dix ans à retrouver un sommeil comme un autre enfant de mon âge.

Nathalie, victime de la prise d'otages

à franceinfo

Si le film n'est pas totalement fidèle à la vérité factuelle, Nathalie, qui avait six ans en 1976, s'est demandée si elle allait rester jusqu'au bout, lorsqu'elle a vu le film, lors d'une avant-première. Une scène lui a particulièrement été difficile. "Quand les terroristes montent dans le car, confie-t-elle. Ça m'a presque coupé la respiration [de revoir ça]."

La prise d'otages a duré 36 heures, au poste frontière de Loyada. Deux petites filles ont été tuées par les preneurs d'otages. Une fois l'assaut donné, les enfants survivants, eux, ont été extraits du car pour recevoir les premiers soins et être ramenés à la base française de Djibouti, en hélicoptère. C'est la seule chose dont se souvient Yonis, âgé de neuf ans au moment des faits. "Nos parents respectifs sont venus nous chercher et c'est tout. C'est le dernier moment où j'ai entendu parler de tout ça." 

Le statut de victimes de terrorisme pas reconnu

L'association "Les Oubliés de Loyada", créée en 2016, milite aujourd'hui pour que les survivants soient reconnus par l’État comme victimes du terrorisme. Pour Yonis, ce serait une bonne chose, notamment pour honorer la mémoire des "deux petites", qui sont mortes ce jour-là.

Cette reconnaissance a été promise par l'Élysée, mais l'association regrette que l'exécutif refuse de communiquer la liste de tous les survivants, pourtant des enfants de militaires français. "Les militaires, c'est un peu la grande muette", regrette Jean-Michel Dupont, le conducteur du bus pris en otage en 1976. Il avait 19 ans et a été grièvement blessé aux jambes par un preneur d'otages. "Depuis qu'on a créé l'association, il y a des parents qui nous ont dit : 'Vous savez, nous avions des consignes des officiers nous demandant de ne rien dire de plus', comme pour ne pas que ça aille plus loin".

En 1976, la notion de soutien psychologique n'existait pas, certes, mais les relations parfois ambiguës entre la France et Djibouti ont sans doute joué dans le silence qui depuis 43 ans, entoure la prise d'otages des enfants de Loyada.

La prise d'otages de Loyada au cinéma 43 ans après - Reportage de Franck Cognard

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