Dakar 2008: La sécurité en question
Les organisateurs du Paris-Dakar rencontreront aujourd'hui les autorités mauritaniennes, ainsi que des représentants de l'ambassade de France à Nouakchott pour faire le point sur les conditions de sécurité de l'épreuve, après la mort de quatre touristes français lundi à Aleg, dans le centre du pays.
Alors que le ministre mauritanien de l'intérieur a fait état hier de "cellules terroristes dormantes" dans le pays, Amaury sport organisation (ASO), la société organisatrice du rallye, souhaite "s'assurer que tous les éléments sont réunis pour que le pays accueille le Dakar 2008 dans les meilleures conditions de sécurité".
Les concurrents qui s'élancent le 5 janvier prochain de Lisbonne doivent effectuer huit étapes en Mauritanie. Pour le moment, les organisateurs n'ont pas prévu de modification de parcours. Les 570 équipages participants, sauf les camions d'assistance, roulant essentiellement sur des pistes sableuses à l'écart des grands axes de circulation. De plus, selon ASO, un dispositif de surveillance aérienne, avec avions et hélicoptères, est prévu pour repérer d'éventuels véhicules suspects.
Trois interruptions de courses depuis la création du Dakar
Pour autant, ASO ne prend pas les menaces terroristes à la légère, car ce n'est pas la première fois que le Paris-Dakar y est confronté.
_ Depuis sa création en 1979, plusieurs éditions ont déjà été perturbées.
- En 1992, le rallye affronte la guerre au Tchad: une étape est annulée et les concurrents sont contraints de rejoindre N'Djamena par un convoi d'assistance.
- En 2000, le rallye subit la plus grosse menace de son histoire. En raison de danger terroriste au Niger, la course est suspendue pendant cinq jours et les pilotes sont transférés par un pont aérien de Niamey en Lybie.
- En 2004, deux étapes sont annulées au Mali pour causes de menaces terroristes. La course ne reprend qu'après un autre pont aérien.
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Et l'an dernier, ASO décide de ne pas passer au Mali, à cause de menaces du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC algérien) au nord du pays, près de la Mauritanie.
Si des menaces pèsent régulièrement sur l'organisation du rallye, l'insécurité concerne aussi les habitants des villages traversés par les concurrents. Depuis la création de la course, 17 spectateurs sont morts, dont deux adolescents lors de l'avant-dernière édition en 2006.
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