Cet article date de plus de trois ans.

Avec "Brave New World", la LouiSimone Guirandou Gallery présente à Abidjan la jeune scène artistique malienne

Article rédigé par franceinfo Afrique
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min

Le titre de cette exposition réalisée par le commissaire Amédé Régis Mulin fait référence au livre d’Aldous Huxley "Brave New World" ("Le Meilleur des Mondes").

Brave New World, exposition visible jusqu’au 3 juillet 2021 à la LouiSimone Guirandou Gallery d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, fait référence à la fiction dystopique d’Aldous Huxley Le Meilleur des Mondes, parue en 1931.

L’auteur anglais y décrit un futur où doctrines autoritaires et organisation industrielle hyper consommatrice impliquent l’irrespect de la nature et son pillage systémique. Près d’un siècle plus tard, le monde d’aujourd’hui peut hélas être comparé à celui de l'univers dangereux décrit par Aldous Huxley.

"Les crises qui secouent régulièrement le Mali peuvent également être analysées sous le prisme du roman de Huxley : une opposition entre l'ordre mondial qui se veut civilisé et la résistance sociale et humaniste, que l'on retrouve dans le déroulé historique des trente dernières années au Mali. Les quatre jeunes artistes Ange Dakouo, Alhassane Konté, Dramane Bamana et Dramane Diarra viennent narrer une lecture de leur monde en proie à ces luttes et nous proposer avec poésie leur vision d’un développement optimiste de notre société", précise la galerie dont le commissaire d’exposition est Amédé Régis Mulin. Les œuvres de ces artistes, qui tous vivent et travaillent à Bamako, racontent un monde où le respect de notre Terre doit être au centre de nos préoccupations.

Ange Dakouo est né en 1990. Artiste protéiforme, il aborde à travers son travail diverses techniques : dessin, peinture, sculpture ou vidéo. Il est l’un des fondateurs du collectif Tim’Art avec lequel il expose régulièrement. Du pliage de papier journal, en mémoire de son père imprimeur, et du ligotage avec du fil de coton naît le concept de son œuvre, le grigri, reproduit et relié à l’infini. Dans ses "sculptures de textile", les combinaisons font parfois apparaître des formes figuratives telle "L'Envol" avec laquelle sa vision nous élève vers la possible création d’un monde meilleur.      (ANGE DAKOUO)
Né en 1993, Alhassane Konté dit Lass, est diplômé de l’Institut National des Arts, puis du Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia de Bamako. Coloriste accompli, l’artiste nous entraîne dans un autre monde premier, celui des Sauvages d’Aldous Huxley, qui sont les seuls à s’attacher profondément à la valeur humaine grâce à leurs sentiments et à embrasser la nature comme vecteur primordial du bonheur. Les enfants avec leur insouciance et leur liberté fondamentale sont les gardiens de ces valeurs représentées ici par des fleurs. Ces derniers doivent les protéger des dangers et s’entraider perpétuellement pour préserver la tranquillité et la survie du monde.      (ALHASSANE KONTE)
Comme Lass, Dramane Bamana est diplômé du Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia et membre du collectif Tim’Art. Né en 1996, il a déjà participé à plusieurs événements culturels du collectif et expositions. Avec sa série "La Voix des déchets", l’artiste dénonce le monde consumériste qui produit essentiellement des biens dont l’obsolescence est programmée entraînant déchets et pollution, affaiblissant les ressources de la planète. Ses œuvres dans la mouvance de la figuration sociale, construites uniquement avec des bandes de plastique récupéré montrent des scènes de la vie quotidienne. Les personnages apparemment candides s’investissent d’un rôle de messager pour nous convier à renouer avec la vie paisible, la simplicité et la solidarité dans une cohésion sociale à réinventer.      (DRAMANE BAMANA)
Né en 1998, Dramane Diarra est membre du collectif Sanou’Arts. Observateur infatigable des dérèglements sociaux, l’artiste affirme l’embrigadement et la déshumanisation des sociétés contemporaines dans un monde matérialiste. Ses œuvres traduisent les différentes formes de conditionnement qui nous aveuglent : culturelles, religieuses, médiatiques… Il nous invite à prendre conscience de nos degrés de conditionnement et à reprendre pleinement et collectivement nos destins en main.      (DRAMANE DIARRA)

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.