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Cinéma : Africultures ressuscite la revue "Ecrans d'Afrique"

Le webzine culturel panafricain met à disposition les articles parus dans la publication "Ecrans d'Afrique" éditée durant les années 90.

Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Différentes couvertures de la revue "Ecrans d'Afrique" éditée de 1992 à 1998.   (ECRANS D'AFRIQUE)

Le webzine Africultures, spécialiste de l'actualité culturelle de l'Afrique et de sa diaspora, publie sur son site le contenu de tous les numéros d'Ecrans d'Afrique (African Screen). La "revue internationale de cinéma, télévision et vidéo" bilingue français/anglais, créée en 1992 par les cinéastes africains, a été éditée jusqu'en 1998. Le magazine, avec ses 24 numéros, est la riche chronique d'une décennie de vie de l'industrie cinématographique sur le continent et au sein de sa diaspora. 

Ecrans d'Afrique "a exploré tous les aspects de la production cinématographique africaine", peut-on lire sur Africultures. "Avec ses nombreux contemporains, elle a cherché à améliorer un climat intellectuel qui souffrait d'un manque de commentaires sur le cinéma africain. Un corollaire des efforts de la revue était d'améliorer la visibilité et l'accès aux films africains dans le monde entier – elle était liée au Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco), le principal festival de cinéma du continent, dès sa création." Le magazine "a également été salué pour son large regard sur l'ensemble de la diaspora africaine et pour son excellente couverture des développements cinématographiques dans les Caraïbes."

Une décennie au cœur des cinémas africains

Le critique burkinabè Clément Tapsoba, disparu en avril 2020, assurait la rédaction en chef d'Ecrans d'Afrique, avec l'Italienne Alessandra Specialealors directrice artistique du festival du film africain de Milan organisé en Italie par l'Associazione COE. Cette dernière est une ONG spécialisée dans le coopération internationale et l'éducation par l'art qui soutenait la revue. Le festival de Milan, devenu le Fescaaal (Festival del Cinema Africano, d’Asia e America Latina), qui fête ses trente ans, était à son lancement en 1991 exclusivement consacré aux productions cinématographiques du continent. Le cinéaste burkinabè Gaston Kaboré était, quant à lui, le directeur de publication de cette parution trimestrielle à laquelle plusieurs spécialistes des cinémas du continent ont collaboré, à l'instar de l'Américaine Beti Ellerson qui documente aujourd'hui la présence des Africaines dans ce secteur ou encore du critique sénégalais Baba Diop. 

Ces archives d'Ecrans d'Afrique sont d'autant plus précieuses que les revues francophones sur le cinéma africain sont quasi inexistantes, à l'exception par exemple du magazine Awotele, également bilingue, édité actuellement lors des principaux festivals qui se tiennent sur le continent. "Il n'y en a plus, confirme Olivier Barlet, critique de cinéma à Africultures. En France, comme la revue Africultures ne paraît plus, il n'y a même plus de support papier pour des numéros sur le cinéma. Il y a quelques revues essentiellement américaines (...). Un support du style magazine est très difficile à financer et à distribuer... Surtout, avec Internet, cela devient relativement obsolète". Le journaliste note que ces publications, pour exister, ont besoin d'un soutien particulier parce qu'elles ne sont souvent pas rentables du fait du peu d'intérêt que suscite encore la production cinématographique du continent.

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