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Christie’s Paris accueille la foire d’art contemporain africain 1-54

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min

Avec ce partenariat déjà initié à Londres en 2020, la célèbre maison de vente aux enchères réaffirme son engagement auprès de la nouvelle scène artistique africaine.

En raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus, l’édition 2021 de la foire 1-54 qui devait se tenir à Marrakech a été annulée. Touria El Glaoui, la fondatrice de cet événement, a donc décidé d’organiser cette manifestation pour la première fois en France.

Dans un entretien au magazine La Revue, elle déclare à propos du marché de l’art contemporain africain : "Je ne pense pas qu’il soit en plein boom. Il s’agit plutôt d’une croissance graduelle et les prix appliqués continuent d’être relativement inférieurs en comparaison aux autres marchés. L’attention soudaine que lui accorde le marché de l’art international est méritée et le résultat d’un travail hardi mené par des institutions et des individus issus du continent africain pendant plus d’une décennie. L’ouverture d’espaces d’art commerciaux en Afrique, que ce soit des maisons de vente aux enchères, des foires d’art, galeries et autres ont grandement contribué à la croissance de ce marché et renforcé sa pérennité."

Les œuvres des artistes représentés par 19 galeries internationales sont visibles dans les salons de Christie’s Paris, du 20 au 23 janvier. FranceinfoAfrique vous en présente huit.

La photographe et vidéaste franco-marocaine Leila Alaoui est née en 1982 à Paris. La construction identitaire, la diversité culturelle et la migration au sein de la région méditerranéenne sont les principaux thèmes abordés dans son travail à la croisée du documentaire et des arts plastiques. Elle est morte en janvier 2016, victime d’un attentat jihadiste à Ouagadougou, alors qu’elle effectuait pour Amnesty International une mission photographique sur les droits des femmes au Burkina Faso. A titre posthume, le ministère de la Culture l’a promue Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres, le 14 avril 2017. Une fondation à son nom a été créée.        (GALLERIA CONTINUA)
Nú Barreto est né en 1966 à São Domingos, dans le nord de la Guinée Bissau. Installé à Paris depuis 1989, il reste très attaché à sa culture et retourne régulièrement dans son pays d’origine. Sur ses toiles, les humains sont représentés comme des pollens flottant dans l’air, des funambules en apesanteur, des ombres qui tombent. L’artiste traduit ainsi la brutalité et l’illusion de nos sociétés matérialistes. Sans équilibre, cohésion et harmonisation, nos vies restent suspendues à un fil.           (GALERIE NATHALIE OBADIA)
Souleimane Barry est né au Burkina Faso en 1980. Il peint des toiles oniriques, riches en symboles, de la diaspora africaine et de l'imaginaire collectif. Son esthétique a été influencée par les toiles de Francis Bacon et de Jean-Michel Basquiat. Son travail est exposé dans le monde entier.    (GALERIE ANNE DE VILLEPOIX)
Delphine Desane est née en 1988 à Paris. Dans ses portraits féminins, elle s’inspire de sa propre expérience de mère et de femme noire. Issue de parents haïtiens, elle peint des sujets de la diaspora africaine et caribéenne, en majorité des femmes, qui pourraient lui être apparentées.     (LUCE GALLERY)
Prince Gyasi est né en 1995 à Accra, au Ghana. Il décrit son œuvre comme une "thérapie par les couleurs". Il photographie avec son téléphone portable son environnement et presque exclusivement les jeunes habitants de Jamestown, un quartier de pêcheurs de la capitale ghanéenne.    (NIL GALLERY)
Abdoulaye Konaté est né en 1953 au Mali. Depuis plus de 40 ans, il teint, découpe, coud des morceaux de tissus pour créer des paysages-patchworks, des tapisseries-tentures, des sculptures-textiles. Dans ses créations, il privilégie deux axes : la société (où il traite de sujets comme la maladie, la guerre, le fanatisme religieux) et l’esthétique, les couleurs et la composition. Dans un entretien à Maliweb, il déclare : "Les arts plastiques sont en train de se faire connaître au Mali. La vulgarisation de cet art se fera à travers le travail des jeunes qui doivent redoubler d’efforts et sensibiliser le public à travers leurs créations. Cependant, je pense que la culture en général au Mali a besoin du soutien de l’Etat et du secteur privé."         (GALLERY 1957)
Cristiano Mangovo est né en 1982 en Angola. Ses peintures, sculptures, installations et performances trouvent leur inspiration au cœur de la vie urbaine. Elles évoquent souvent la nécessité de protéger les plus faibles face aux plus forts et appellent à des sociétés plus équilibrées où chacun vivrait dans de meilleures conditions. Au fil des ans, il s’est créé des styles et des symbolismes variés, mais toujours avec une approche surréaliste très caractéristique de son travail.    (THIS IS NOT A WHITE CUBE)
JP Mika est né en 1980 en République démocratique du Congo. Comme Chéri Samba avant lui, Mika se met souvent en scène dans ses œuvres, peignant des autoportraits ou s’intégrant dans une composition de groupe, souvent habillé en sapeur. L’utilisation parfaite de la couleur donne une énergie positive à son travail. Il déclare à RFI : "Mes œuvres, je les fais pour tout le monde. Pour cela, je suis un artiste et peintre universel. J’ai cette particularité et je dis toujours que Dieu m’a donné cela : la joie. Il se trouve que j’ai une lumière en moi, et j’aime bien partager cela avec tout le monde."     (GALERIE MAGNIN-A)

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