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Avec l’exposition "Face to Face", six artistes ouvrent un dialogue pour confronter le public aux réalités sociales des Etats-Unis.
Publié le 22/12/2021 10:21
Temps de lecture : 1min
Suite au meurtre de George Floyd, le 25 mai 2020 et au mouvement Black Lives Matter, l’exposition donne la parole à six artistes de la jeune scène afro-américaine.
L’exposition "Face to Face " est visible jusqu’au 15 janvier 2022 à la 193 gallery à Paris.
"Un dialogue se crée entre ces six artistes de la jeune garde afro-américaine, dont le travail aborde plusieurs thématiques qui font écho à cette nécessité de ne plus rester silencieux et dans l’attente passive d’une égalité raciale aux Etats-Unis, proclamé depuis l’Emancipation en 1863. Que ce soit par l’approche du portrait et de l’autoportrait, dans la poésie d’un collage, dans la force d’un slogan ou par l’exploration d’un nouveau médium digital, ces six talents à leur manière nous invitent à participer à cette lutte pour l’égalité" déclare Victoria Mann, curatrice de l'exposition et directrice de la foire AKAA .
Idris Habib, né au Ghana en 1977, a vécu dès l’enfance aux Etats-Unis. Il travaille sur la mémoire collective à travers le portait, en créant ce qu'il dit être une archive. Il ne se focalise pas sur un visage spécifique mais au contraire, il valorise la communauté dans son entièreté. Cette multitude de portraits d'hommes et de femmes, différenciés seulement par leur prénom, semble appartenir à une seule et même grande famille. L’artiste explique : "Mon travail questionne le rôle que nous jouons dans ce monde en tant qu'humains mais aussi en tant qu'identité propre, à savoir noire, blanche, jaune, juive, chrétienne, musulmane, bouddhiste, hindoue ou tout ce en quoi nous choisissons de croire. Je crois qu'il n'est pas nécessaire d'être de couleur pour jouer un rôle étincelant dans ce monde. (...) Ma peinture ne concerne aucune théorie ni aucun ‘’isme’’. Il n'y a pas d'autre contenu que l'image et ce qu'elle montre. Il n'y a pas besoin de messages politiques. Les lignes elles-mêmes sont la preuve visuelle de l'énergie et du processus que nous traversons en tant que personnes de couleur." (IDRIS HABIB)
Né en 1977 à Los Angeles d’un père nigérian et d’une mère africaine-américaine, Kehinde Wiley a été diplômé de la Yale University School of Art en 2001. Avec ses portraits hyperréalistes et ses modèles afroaméricains venus des rues de Harlem imprégnés de culture hip-hop, Kehinde Wiley joue et s’interroge sur la représentation des Noirs dans l'histoire de l'art. Son travail s’inspire d'artistes illustres tels que Ingres, Memling, Rubens, Van Dyck ou David et se caractérise par la volonté de replacer l'homme noir au cœur de l'Histoire. Son portrait de Barack Obama réalisé en 2018, lui a apporté une notoriété mondiale. (KEHINDE WILEY)
Denae Howard, artiste pluridisciplinaire, vit et travaille depuis toujours au cœur de Brooklyn. Venant d’une famille créative, ses parents se rendent compte que les arts plastiques sont le vecteur de communication premier entre elle et le monde extérieur. Les différents medias qu’elle utilise se rencontrent et s’entrechoquent, créant ainsi quelque chose de frais et décomplexé. A travers sa pratique artistique, elle tente de déconstruire sa pensée. Elle interroge ainsi son sentiment de confusion grandissant vis-à-vis des institutions sociales et gouvernementales américaines, marquées par l'absence de défense des intérêts des communautés noires-américaines. Artiste engagée, Denae Howard comprend alors que l’art peut et doit jouer un rôle important au sein de sa communauté. (DENAE HOWARD)
Né en 1974 aux Etats Unis, Felandus Thames est un artiste conceptuel qui s’intéresse à la mémoire résiduelle d’objets et d’images, dont la symbolique évoque nostalgie et narration. Les objets et les mots, déconstruits dans le travail de l’artiste, sont porteurs d’histoires. Des histoires qu’il faut montrer et raconter, afin qu’elles prennent leur juste place dans l’histoire et dans la mémoire collective de l'instant présent. L’important est de ne pas taire, de ne pas oublier. (FELANDUS THAMES)
La connexion entre arts et religion a toujours été primordiale dans la vie de l’artiste Latoya Hobbs. Son travail figuratif sur les femmes de la diaspora africaine aborde les idées de beauté et d'identité culturelle. Que ce soit à travers ses autoportraits ou celui d’autres femmes, Latoya Hobbs attribue à ses figures une énergie solaire, leur donnant le statut de madones des temps modernes. La femme noire et l’énergie créatrice féminine sont pour l’artiste une source inépuisable de pouvoir et de grandeur. (LATOYA HOBBS)
Christa David née en 1979 aux Etats Unis est une conteuse. Ses collages, pleins de poésie, entre le rêve et le réel, sont un recueil d'histoires entendues et/ou vécues par elle et autour d’elle. Un voyage dans sa mémoire personnelle vers une mémoire collective plus large. (CHRISTA DAVID)
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