Côte d’Ivoire : Ouattara préfère une solution pacifique
Une intervention militaire “est possible, s'il continue, c'est à cela qu'il s'expose”, a estimé Alassane Ouattara, interrogé depuis l'hôtel du Golf d'Abidjan, où il vit reclus depuis plus d'un mois avec son gouvernement. “La situation est bloquée du fait de Laurent Gbagbo.”
_ Selon lui, le président sortant “tente de gagner du temps, tout le monde le sait, pour pouvoir recruter des mercenaires et des miliciens pour tuer les Ivoiriens, pour exporter des valises d'argent dans certains pays amis”.
“La Côte d'Ivoire ne peut pas rester dans cette situation beaucoup plus longtemps”, a estimé Alassane Ouattara.
Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont brandi la menace d'un recours à la “force légitime” pour chasser Laurent Gbagbo du pouvoir.
Mais ils semblent actuellement se résigner à des négociations marathon pour arriver à leur but.
_ Ils ont affirmé hier que Laurent Gbagbo acceptait de “négocier une issue pacifique à la crise sans conditions préalables”. Mais l'entourage du président sortant continue à considérer la victoire de son champion comme “non négociable”.
La Côte d’Ivoire ne sera pas “embrasée”
A la question: “L'heure est-elle venue d'une option militaire ?,” Alassane Ouattara a répondu: “Non, je suis pour la paix dans mon pays (...) Je préfère une solution pacifique, une solution négociée”.
“Je tiens à ce que l'issue soit pacifique mais Laurent Gbagbo ne veut rien entendre. En réalité, ceci démontre que ce n'est pas un homme d'Etat il n'aime pas les Ivoiriens, il ne tient qu'à sa personne, qu'à un pouvoir qu'il est en train d'usurper”, a-t-il insisté.
_ “L'intervention militaire ne veut pas dire que la Côte d'Ivoire sera embrasée. Il s'agit, comme ceci a été fait ailleurs en Afrique ou dans d'autres pays, de venir chercher Laurent Gbagbo et le sortir du palais présidentiel (...) Les risques de guerre civile que j'entends n'existent point du tout ”, a assuré Alassane Ouattara.
Le président reconnu par les Nations unies et la Cédéao a rendu hommage à l'armée ivoirienne “pour sa retenue” dans cette crise. Laurent Gbagbo n'a ni le soutien des militaires ni le soutien des urnes, a-t-il estimé.
Il a en revanche fait “état d'assassinats dans les quartiers populaires d'Abidjan, des tueries, des viols”.
Selon l'Onu, les violences post-électorales, imputées à des partisans de Gbagbo, ont fait au moins 170 morts.
Des diplomates et des sources de sécurité ont fait état d'escadrons de la mort opérant la nuit dans les quartiers favorables à Alassane Ouattara.
_ Les Nations unies s'inquiètent également du marquage de maisons d'opposants politiques de Gbagbo, avec mention de leur appartenance ethnique.
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