Cote d’Ivoire : combats, pillages, tueries, les civils pris entre 2 feux
Dernière actualisation à 16h00
Dans l’attente de l’assaut final, les populations civiles sont terrées chez elles à Abidjan. Elles redoutent les combats qui ont repris ce matin après une nuit relativement calme, entre les forces du chef d'État ivoirien sortant Laurent Gbagbo et celles de son rival Alassane Ouattara. Des tirs d'armes lourdes ont été entendus autour des derniers bastions tenus par les combattants restés fidèles à Laurent Gbagbo. C'est le cas notamment dans les quartiers de Cocody, et du Plateau, autour de la
télévision d'Etat RTI dont le signal a été rétabli, et près de la
résidence de Laurent Gbagbo.
Les populations civiles craignent aussi les pillages. La criminalité a en effet explosé dans la capitale, à la faveur du vide sécuritaire.
Les bureaux du Haut commissariat aux réfugiés ont failli être pillés hier.
La population civile reste donc cloîtrée chez elle et elle manque maintenant de nourriture.
Les États-Unis ont appelé hier soir la force française Licorne et celle de l'ONU (Onuci) à agir pour "protéger les civils et empêcher tout pillage".
Environ 1.400 ressortissants français et d'autres nationalités sont regroupés dans le camp militaire de Port-Bouët à Abidjan, sous la protection de la force Licorne. Pour l'instant, la France n’a pas prévu d’évacuation massive.
Des milliers d’Ivoiriens ont préféré fuir Abidjan. Ils sont nombreux à s’être réfugiés à Bouaké, l'une des villes du nord du pays, contrôlées par les rebelles.
Et puis à Douékoué, dans l’ouest du pays, au moins 800 personnes ont été tuées dans des violences intercommunautaires mardi, selon le CICR, le Comité international de la Croix-Rouge.
La Mission de l'Onu en Côte d'Ivoire confirme des massacres, mais les attribuent aux deux camps. Selon elle, 100 personnes auraient été tuées par les forces pro-Gbagbo et 300 par les éléments des forces d'Alassane Ouattara.
Et ce matin, le gouvernement du président ivoirien reconnu
par la communauté internationale Alassane Ouattara a affirmé avoir
découvert "de nombreux charniers" dans l'Ouest du pays, accusant les partisans du président sortant Laurent Gbagbo d'en être responsables.
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