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Côte d’Ivoire : Abidjan veut sa part du gâteau dans l’industrie chocolatière
Du pétrole, des métaux précieux, l’Afrique regorge de nombreuses richesses naturelles y compris dans le domaine agricole. Mais le continent importe ses propres produits transformés ailleurs et vendus chèrement. Plusieurs pays tentent de changer la donne. C’est le cas de la Côte d’Ivoire avec son cacao. Le pays investit désormais dans l’industrie chocolatière qui réalise d'énormes profits.
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C’est le premier producteur mondial de «l’or brun». La Côte d’Ivoire a enregistré en 2014, une production de cacao record : 1,7 million de tonnes.
C’est 35% des récoltes mondiales. Mais le pays pèse très peu dans l’industrie cacaoyère. Abidjan ne se contente plus de cultiver le cacao, il est en passe de devenir le N°1 de la transformation de fèves pour pouvoir réaliser une plus-value localement. Aujourd'hui, les producteurs ivoiriens ne perçoivent que 6% de la valeur d'une tablette de chocolat.
Les campagnes ivoiriennes regorgent de plantations de cacao qui font vivre des milliers de familles. Pour la saison 2013-2014, les planteurs ont gagné à peine 2,13 milliards d’euros, soit près d’un cinquième des profits générés par les récoltes mondiales de cacao.
Les écarts sont encore plus importants lorsqu’il s’agit de la production de chocolat qui rapporte près de dix fois plus de profits : 100 milliards d’euros récoltés par les industries de transformation du cacao.
Selon les chiffres fournis par l’Organisation internationale du cacao, l’Afrique reçoit à peine 1% des revenus de l’industrie chocolatière, alors qu’elle fournit 73% de la production mondiale du cacao. Le continent est presque inexistant à l’étape de la production du chocolat pour la simple raison qu’il ne dispose pas d’infrastructures appropriées.
«Nous avons tout intérêt à exporter des produits finis»
La Côte d’Ivoire a pris une longueur d’avance sur les autres pays producteurs. Elle est en train de devenir le premier broyeur mondial de fèves de cacao. «Nous avons tout intérêt à exporter des produits finis et semi-finis», explique à l’AFP le ministre ivoirien du Commerce, Jean-Louis Billon.
Une usine flambant neuve de transformation du cacao a été inaugurée en mars 2015 à San Pedro, dans l’ouest du pays. L’objectif est de transformer sur place 50% des fèves récoltées en Côte d’Ivoire d’ici 2020 et réaliser une plus value localement. Quelques 540.000 tonnes de fèves, soit un tiers de la production ivoirienne, subiront cette première transformation au cours de la saison 2015-2016.
Abidjan souhaite en outre attirer sur ses terres le siège de l’Organisation internationale du cacao, actuellement basée à Londres, pour augmenter son influence dans le secteur. Le cacao représente plus de 50% des recettes d’exportation mais aussi les deux tiers des emplois et des revenus de la population.
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