Côte d'Ivoire : une résolution française pour éviter "la guerre civile"
C'est Paris qui presse ce soir l'ONU d'intervenir. Le constat de l'ambassadeur de France à L'ONU est sombre : Abidjan, selon lui, est "au bord d'une guerre civile". Et le bilan publié aujourd'hui par le HCR n'est pas moins alarmant. Selon le Haut Commissariat aux réfugiés, on compterait à ce jour près d'un million de déplacés, qui ont fui notamment la capitale, dans "la crainte d'une guerre totale". Le HCR qui décrit une situation encore pire dans l'Ouest, aux prises avec "des mercenaires qui pillent, violent et tuent".
Paris a donc déposé un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU, appelant "au minimum" à faire cesser les tirs d'armes lourdes à Abidjan. Nicolas Sarkozy en a fait l'article, à l'issue d'un sommet des dirigeants de l'UE à Bruxelles :
"On parle d'hélicoptères qui pourraient être réparés pour tirer sur la
population, on parle de mortier. Ca doit être très clairement déclaré comme illégal par la communauté internationale. Il y des forces des Nations unies, que ces forces des Nations unies fassent leur travail ".
Hier déjà, les dirigeants ouest-africains avaient appelé l'ONU à faire plus. Ils réclamaient le renforcement du mandat de sa mission en Côte d'Ivoire (Onuci) et des sanctions "plus contraignantes" à l'encontre du président sortant Laurent Gbagbo. Des mesures reprises aujourd'hui dans la résolution française. Celle-ci doit être examinée par le Conseil de sécurité ce soir à New-York.
Le Conseil des Droits de l'Homme de l'Onu pour sa part a donné son feu vert aujourd'hui à l'envoi d'une commission indépendante en Côte d'Ivoire, chargée d'enquêter sur les violences commises dans le pays depuis les élections présidentielles de novembre dernier. Les conclusions de cette enquête devraient être connues en juin.
Cécile Quéguiner, avec agences
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