Côte d'Ivoire : l'ONU dénonce des exactions, les USA évacuent des ressortissants
Il y a en Côte d'Ivoire des "violations
massives des droits de l'Homme". C'est la Haut commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, Navi
Pillay, qui lance cette accusation. Les violences ont fait selon son décompte "plus de
50 morts et plus de 200 blessés" ces trois derniers jours. Des enlèvements auraient notamment fait des
"centaines de victimes". Des "individus armés non identifiés en tenue militaire, accompagnés d'éléments
des Forces de défense et de sécurité (FDS) ou de milices" sont à l'origine de ces enlèvements.
André Kamaté est président de la Ligue ivoirienne des Droits de l'Homme. Selon ses propres estimations, 70 personnes au moins auraient été tuées depuis les premiers heurts.
Les Etats-Unis ont décidé de répondre par la prudence à ce risque de violences : Washington a ordonné ce dimanche l'évacuation du personnel non essentiel de l'ambassade
des Etats-Unis en Côte d'Ivoire. Il est également déconseillé aux ressortissants
américains de se rendre jusqu'à nouvel ordre dans le pays. "On ne peut exclure de l'hostilité à l'égard des
Occidentaux, y compris des ressortissants américains", dit un
communiqué du département d'Etat.
Pendant ce temps, le ton monte entre la France et la Côte d'Ivoire. Paris avait réclamé le départ de Laurent Gbagbo, qui se considère comme le gagnant de l'élection présidentielle. Ce dernier avait répliqué en demandant aux troupes françaises et onusiennes de quitter le sol ivoirien. Après l'ONU, la France oppose une fin de non-recevoir. Les troupes françaises resteront sur place, a confirmé Michèle Alliot-Marie. "S'il ne veut pas avoir des morts sur la conscience, il faut qu'il retienne
ses troupes" a souligné la ministre des Affaires étrangères sur RFI. Si les troupes françaises étaient attaquées, elles riposteront : "il y a un droit à la légitime défense quand on est
attaqué" prévient Michèle Alliot-Marie.
Ex-puissance coloniale, la France compte quelque 15.000 ressortissants
aujourd'hui en Côte d'Ivoire. Jusqu'à présent, ils n'ont pas été menacés, selon
la ministre.
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