Confusion en Tunisie, après le départ de trois ministres
Dans ce gouvernement formé lundi par le Premier ministre, huit membres de l'équipe sortante de Ben Ali, reconduits de surcroît aux postes clés tels la Défense ou l'Intérieur. Insupportable pour une partie du peuple tunisien, qui a vu là la tentative de faire perdurer les vieilles pratiques de l'ancien dictateur. Après plusieurs manifestations hier dans les rues de Tunis, Sfax ou Sousse, trois ministres nouvellement nommés, tous membres de la puissante centrale syndicale UGTT, ont décidé de se désolidariser de l'équipe gouvernementale et ont démissionné.
Un geste "irresponsable", selon les autres ministres d'ouverture. "On ne peut pas obtenir tout tout de suite, estime Ahmed Bouazi, du Parti démocratique progressiste. Nous ne démissionnerons pas pour ne pas causer un vide, causer le chaos". Ainsi, les deux principaux partis d'opposition restent au gouvernement. Et le troisième a juste suspendu sa participation.
Faisant mine de prendre leurs distances, le Premier ministre Mohammed Ghannouchi et le président par intérim Foued Mebazaa ont annoncé eux qu'ils rendaient leur carte du Rassemblement constitutionnel démocratique, le RCD, parti unique de Ben Ali. Mais il n'est pas certain que cela suffise à lever les soupçons contre eux.
_ Autre geste emblématique pour tenter de calmer la rue, deux revendications historiques de l'opposition ont été mises à l'ordre du jour du premier conseil des ministres : l'amnistie générale et une loi sur la neutralité de l'État.
Cécile Quéguiner, avec agences
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