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Climat tendu au Zimbabwe après les élections

Parti au pouvoir et opposition sont au coude-à-coude, selon les premiers résultats des élections présidentielle et législatives. Mais les opposants au président Mugabe dénoncent déjà un trucage électoral. Des unités de la police anti-émeute se sont déployées dans les rues de la capitale la nuit dernière.
Article rédigé par franceinfo
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Après 28 ans de pouvoir, Robert Mugabe va-t-il être contraint de quitter le pouvoir ? Le scrutin de ce week-end constituait pour le dirigeant un test sans précédent, en raison de la crise économique profonde que traverse le Zimbabwe et de la force grandissante de l'opposition.

Ce matin - soit deux jours après le scrutin - la commission a annoncé les premiers résultats officiels, qui donnent les deux camps au coude-à-coude. Ce que l'opposition conteste déjà, affirmant que ce délai entre le vote et la publication des résultats a été décidé par le gouvernement pour manipuler les votes.

"Mugabe a perdu l'élection"

Dès hier, donc, l'opposition a revendiqué la victoire. "Mugabe a perdu l'élection. Chacun sait que personne n'a
voté pour Mugabe, mais ils essaient maintenant de mitonner un
résultat qui lui serait favorable", accusait dimanche le
secrétaire général du Mouvement pour le changement
démocratique. Aujourd'hui, l'opposition assurait à nouveau avoir gagné : selon son propre décompte, le candidat Morgan Tsvangirai aurait emporté deux fois plus de voix que le chef de l'État.

Le régime du président a aussitôt réagi : il a mis en garde l'opposition contre une revendication prématurée de la victoire qui reviendrait, selon lui, à un coup d'État.

L'ambiance est donc tendue dans le pays. Des unités de la police anti-émeute ont été déployées dans
les rues de Harare, la capitale, au cours de la nuit dernière. Le quotidien Herald, proche du pouvoir, accuse l'opposition d'"avoir préparé ses partisans à la violence en préemptant les résultats et revendiquant la victoire".

Les observateurs internationaux craignent donc que le Zimbabwe ne connaisse une flambée de violence comparable à celle qu'a connu le Kenya ces derniers mois.

Céline Asselot avec agences

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