Suisse : six membres de la sécurité du président camerounais arrêtés après l'agression d'un journaliste
Cinq hommes et une femme sont soupçonnés d'avoir molesté un journaliste de la Radio Télévision suisse qui couvrait un rassemblement d'opposants à Paul Biya, le 26 juin.
Six membres du service de sécurité du président camerounais Paul Biya ont été arrêtés en Suisse à la suite de l'agression d'un journaliste de la radio suisse publique RTS, la semaine dernière, à Genève.
Les six personnes – cinq hommes et une femme – soupçonnées d'avoir participé à l'agression ont été arrêtées le 2 juillet et placées en détention provisoire, a précisé le ministère public genevois mercredi 3 juillet. A l'issue de leur audition, les cinq hommes ont été mis à la disposition du procureur. La femme, porteuse d'un passeport diplomatique, a été libérée.
Agressé en marge d'une manif d'opposants
Le journaliste de la RTS, Adrien Krause, qui a depuis porté plainte, a été agressé le 26 juin alors qu'il couvrait un rassemblement d'opposants au régime de Paul Biya devant l'hôtel Intercontinental de Genève. Paul Biya, qui vient régulièrement en Suisse, y séjourne apparemment depuis le 23 juin.
>> Paul Biya, un hôte de plus en plus encombrant pour la Suisse
"La police judiciaire a identifié six personnes, membres du service de sécurité du président camerounais Paul Biya, qui (...) ont molesté" le journaliste, "le blessant légèrement et s'emparant de ses effets personnels et de son matériel professionnel", a précisé le ministère public genevois. Le procureur général, chargé de la procédure, a entendu et confronté les parties mercredi.
Selon les autorités judiciaires, les agents du service de sécurité "ont agressé et immobilisé [le journaliste], pendant que d'autres s'emparaient de son téléphone, de son porte-monnaie et de son sac, notamment". Le journaliste a été légèrement blessé et des objets ont été endommagés.
L'ambassadeur du Cameroun convoqué à Berne
Le ministère des Affaires étrangères suisse a convoqué l'ambassadeur du Cameroun à Berne pour lui expliquer "que de tels incidents étaient inacceptables et que la liberté de la presse est protégée et doit être respectée".
Plusieurs incidents se sont produits la semaine dernière à Genève dans les environs de l'hôtel Intercontinental. Le 25 juin, une quarantaine d'opposants camerounais ont forcé l'entrée de l'hôtel, tandis que le 26, une dizaine de contestataires se sont rassemblés devant l'établissement. C'est à l'occasion de cette manifestation que le journaliste a été agressé.
Une autre manifestation d'opposants réunissant quelque 250 personnes s'est déroulée samedi sur une place proche du siège européen des Nations unies et à proximité de l'hôtel Intercontinental. Ce rassemblement a été dispersé sans ménagement par la police suisse.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.