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La jeunesse post-colonisation en République de Haute-Volta vue par le photographe Sanlé Sory

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié

De nombreux pays africains ont obtenu leur indépendance en 1960. Sanlé Sory a été le témoin privilégié de ce changement.

Ibrahima Sanlé Sory, l'un des grands portraitistes africains, est longtemps resté dans l'ombre des célèbres photographes maliens Seydou Keïta ou Malick Sidibé. Depuis, il a gagné une notoriété internationale et est exposé dans les musées et galeries de Paris, Londres ou New York.

Jusqu'au 21 décembre 2019, la A.galerie à Paris présente ses clichés qui ont su capturer un certain âge d’or de cette période.

Né en 1943 en République de Haute-Volta (rebaptisée Burkina Faso en 1984), Sanlé Sory arrive à Bobo-Dioulasso en 1957. Journaliste, illustrateur de pochettes de disques et photographe, il va sillonner le pays pendant des années équipé de son Rolleiflex. (SANLE SORY)
Avec l'indépendance acquise en 1960, un vent de liberté et de joie souffle sur la République de Haute-Volta. Le photographe désire capter l'euphorie des habitants, l'effervescence de cette liberté nouvelle. Il se rend dans les cérémonies, les baptêmes et les mariages, les soirées dansantes, partout où s'exprime la joie et l'exubérance de la jeunesse. (SANLE SORY)
En 1965, le photographe ouvre son propre studio où au départ pour gagner sa vie, il fait des photos d'identité. Mais "se faire tirer le portrait" devient une obligation pour ces yéyés africains avides de modernité. Sanlé Sory va vite obtenir une certaine notoriété à Bobo-Dioulasso, alors capitale culturelle et économique de la Haute-Volta. (SANLE SORY)
Le noir et blanc et le moyen format (6x6) sont caractéristiques des photographies africaines de cette époque. Mais très vite, Sanlé Sory va personnaliser ses clichés… (SANLE SORY)
Il ne va plus se contenter de photographier les visages, mais faire des photos plain-pied. Il va peindre ses propres fonds, ajouter des accessoires (transistors, deux-roues, jouets, pot de fleur, disques, instruments …) et créer ainsi une nouvelle iconographie ancrée dans son époque. (SANLE SORY)
"Je voulais que le studio reflète l’esprit de l’époque. C’étaient les années de l’indépendance, la liberté, le bonheur et l’optimisme régnaient à Bobo-Dioulasso. (…) Quand j’ai ouvert le studio, je suis devenu très proche de mes clients. Je faisais partie de la communauté et mon studio était une attraction populaire", raconte-t-il dans un entretien à i-D – VICE. (SANLE SORY)

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