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Le Botswana envahi par des troupeaux d’éléphants venus du Zimbabwe

Rien ne les arrête quand ils partent à la recherche de points d’eau. Les éléphants du parc national de Huange au Zimbabwe sont très nombreux à entrer au Botswana. La sécheresse a causé des dommages dans la région. Les étangs sont à sec. Déjà confrontés aux dégâts de leurs propres pachydermes, les Botswanais redoutent de faire les frais de cette arrivée massive de «réfugiés climatiques».
Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le parc national de Chobe au Botswana. Il abrite plus du tiers des éléphants africains. (Photo AFP/Frans Lanting)

Le Botswana se dit très préoccupé. Cette migration massive d'éléphants intervient au moment où le pays est en proie à une vague de chaleur : «Cette situation est un défi pour le Botswana, puisque le pays va devoir assurer la responsabilité de la prise en charge de ces éléphants», s’inquiète le ministre botswanais de l’Environnement et du Tourisme.
 
Le parc de Huange d’où viennent ces éléphants est l’une des zones les plus chaudes du Zimbabwe. Les forages défectueux du parc et les étangs d’eau qui sont à sec ont forcé les éléphants à migrer en grand nombre au Botswana voisin.
 
Si les autorités botswanaises s’inquiètent, c’est que leur pays a déjà du mal à gérer la surpopulation de ses propres pachydermes. Le parc national de Chobe dans le nord-est du Botswana abrite plus du tiers des éléphants africains. Il est devenu un véritable sanctuaire mondial des éléphants, depuis que le gouvernement a interdit la chasse de ces animaux en janvier 2014.

Les éléphants du parc national de Chobe sont protégés. La chasse y est interdite depuis janvier 2014. (Photo AFP)

Avant l’interdiction, les villages avoisinant le parc s’étaient regroupés en communautés et disposaient d’un quota d’éléphants qu’ils pouvaient abattre. Ces permis de tuer, rapporte l’AFP, étaient rachetés par des agences de safari spécialisées. Ainsi, le droit de chasser un éléphant pouvait apporter des milliers de dollars aux villageois.
 
La source s’est donc tarie. Les éléphants ne représentent plus qu’une nuisance pour les villageois. Ils dévastent régulièrement leurs champs de maïs. L’arrivée massive de ces «migrants» en provenance du Zimbabwe est donc une mauvaise nouvelle pour ces communautés rurales. Elles redoutent déjà les conséquences désastreuses sur leurs cultures qui vont être ravagées par les incursions de ces pachydermes.
 
Des abeilles pour repousser les éléphants des exploitations agricoles
Pour protéger les exploitations agricoles contre les incursions des éléphants, l’organisation caritative britannique Save the Elephant expérimente depuis quelques années au Botswana, l’utilisation de clôtures de ruches reliées par des fils métalliques.
 
Comme l’explique African Journal of Ecology, «des ruches sont suspendues et reliées entre elles par des fils métalliques. Si un éléphant touche l’une d’elles ou les fils métalliques qui les relient, les ruches suspendues le long de la clôture libèrent les insectes piqueurs.» Les éléphants attaqués par les abeilles sont contraints de se détourner de la zone et de s’éloigner de l’exploitation agricole ainsi protégée.
 
Le journal précise que les expériences menées ont montré que non seulement les éléphants fuient le bruit des abeilles, mais qu’ils émettent aussi un cri d’alarme qui avertit les membres de la famille de se sauver d’une possible menace d’abeilles.
 
Dans cinq pays africains, où les expériences ont été menées, note African Journal of Ecology, l’utilisation des clôtures de ruches a connu plus de succès que les moyens de dissuasion utilisés par les agriculteurs tels que les pétards, les chiens ou les tambours.
 
Pour l’instant, seules quelques exploitations agricoles au Bostwana en sont pourvues. Pas assez pour protéger les milliers de fermes qui risquent de faire les frais de cette arrivée massive d’éléphants en provenance du Zimbabwe.

Le camp d'Abu dans le Delta de l'Okavango. Les éléphants attirent chaque année de nombreux touristes. C'est une source importante de devises pour le Botswana. (Photo AFP/Sergio Pitamitz)

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