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Bénin : des adeptes du vaudou célèbrent la déesse de la mer Mami Wata sur les plages d'Ouidah

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Tous les 10 janvier, ils sont des dizaines à se retrouver dans cet ancien port esclavagiste du Bénin situé au bord de l'océan Atlantique pour célébrer la déesse de la mer.

En parallèle des religions monothéistes, comme le christianisme ou l'islam, certains Béninois pratiquent aussi le vaudou. Pour la fête nationale du vaudou le 10 janvier, ses adeptes se rendent sur les plages d'Ouidah, une ville située à 80 kilomètres de Porto-Novo, à l'extrême sud du pays. Là, ils rendent hommage à Mami Wata, la déesse de la mer, l'une de leurs divinités.

Le photographe Yanick Folly a assisté à cette cérémonie. Six photos illustrent ce propos.

Le vaudou, mélange de pratiques magiques et de rituels chrétiens, est originaire du royaume de Dahomey, sud du Bénin, en Afrique de l’Ouest. Il compte aujourd'hui cinquante millions d’adeptes à travers le monde (Brésil, Haïti, Louisiane aux Etats-Unis…).    (YANICK FOLLY / AFP)
Si le vaudou n'est pas précisément né à Ouidah, c’est d’ici qu’il est parti de l'autre côté de l'Atlantique. Car à partir du XVIIIe siècle, des millions d'esclaves y ont transité avant leur déportation vers le Nouveau Monde. (YANICK FOLLY / AFP)
Si Hêviosso le dieu du tonnerre, Sakpata le dieu de la Terre ou Kokou celui de la guerre font partie du panthéon de ce culte animiste bâti autour des forces de la nature et du lien avec les ancêtres, c'est Mami Wata, la déesse de la mer et divinité vaudou la plus connue dans le monde qui est célébrée chaque année à Ouidah. (YANICK FOLLY / AFP)
Après avoir fait "la marche de la purification" dans la ville, des dizaines d’adeptes dont une majorité de femmes chantent, dansent, procèdent à diverses offrandes et libations, puis s’assoient face à l'océan pour rendre hommage à Mami Wata. Pour eux, "ce n'est pas un fétiche, c'est la Marie des eaux. Elle vit dans la mer et ses rituels ne se font qu'autour de la mer". Elle a le pouvoir de procurer santé, fécondité et beauté. (YANICK FOLLY / AFP)
L’une des femmes déclare à l’AFP : "Je dois toute ma richesse à cette divinité. Elle est source de bonheur et de bienfaisance. L'essentiel est de respecter ses préceptes. Tu amasses les richesses sans savoir d'où elles viennent. Mami Wata t'enrichit même contre ton gré." Une autre, dont le mari et ses enfants sont tombés très malades, il y a trois ans ajoute : "La reine des eaux les a sauvés, et c'est après leur guérison que la divinité m'a désignée comme adepte." (YANICK FOLLY / AFP)
En revanche, les non-initiés tenus à bonne distance de la cérémonie savent peu de choses sur cette déesse ou les autres divinités vaudou, car il est interdit aux adeptes de révéler à l'extérieur ce qui se dit et s'enseigne dans ce culte. Et en dépit des richesses apportées par Mami Wata, le secret et le mystère qui entourent la pratique ne sont pas toujours sources de bonheur pour ses adeptes. "Partout où je passe, j'ai la grâce sur moi, mais je dois dire que les gens ont parfois peur de moi. (…) Certains hommes ont peur de m'approcher en tant que jeune fille, mais ils ont tort, car toute ma beauté, tous mes avoirs, je les dois à ma divinité", dit l’une des fidèles. (YANICK FOLLY / AFP)

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