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Ben Ali n’a pas convaincu, des manifestants à nouveau dans la rue

Au lendemain des annonces de Ben Ali, qui a ordonné la fin des tirs contre les manifestants et qui s'est engagé à quitter le pouvoir au terme de son mandat en 2014, de nombreux Tunisiens sont redescendus dans la rue et battent en ce moment le pavé de la capitale pour demander la démission immédiate du président tunisien.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © France Info)

"C’est de la manipulation, on n’est pas dupe." Sur France Info ce matin, la fille du dirigeant du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, non autorisé), arrêté en début de semaine près de Tunis, réagissait depuis Paris aux promesses faites la veille par le président tunisien. "En Tunisie, nous sommes habitués aux propagandes et aux promesses du pouvoir et je considère que le discours d’hier visait uniquement à gagner du temps, à apaiser les Tunisiens momentanément et à influencer l’opinion publique internationale ", estime Nadia Hammami. Un avis partagé par de nombreux manifestants à Tunis, qui défilent en ce moment en criant des slogans hostiles au président : "Non à Ben Ali", "Soulèvement continu, non à Ben Ali".

D’abord une petite dizaine, puis quelques centaines, la foule est en train de gonfler. Mais il s’agit pour le moment d’un rassemblement "totalement pacifique", rapporte l’un de nos envoyés spéciaux sur place, Sébastien Laugénie, qui se trouvait vers 11h00 (heure française) devant le ministère de l’Intérieur, en bas de l’Avenue Bourguiba. Il n’y a eu pour l’instant "aucun jet de pierres sur le bâtiment publique qui est protégé par une rangée de policiers anti-émeutes", rapporte-t-il, malgré les slogans déterminés et souvent radicaux des manifestants, qui qualifient par exemple le ministère de l’Intérieur d'"association terroriste". Pour l’instant, pas de répression violente non plus de la part des forces de l’ordre, constate encore notre correspondant qui observe tout de même que l’Avenue est en train d’être bloquée en amont par un barrage de police pour empêcher la foule grossissante – au moins 5. 000 personnes maintenant selon un journaliste de l'agence Reuters - d'avancer vers le ministère.

Face à une vague de contestation sans précédent depuis son arrivée au pouvoir en 1987, le président tunisien, qui intervenait hier pour la troisième fois à la télévision depuis le début des émeutes, a ordonné aux forces de l’ordre de ne plus faire usage d’armes à feu contre les manifestants. Il a aussi promis la liberté de la presse, la fin des mesures de blocage de sites internet, et annoncé une baisse des prix des produits alimentaires et des services de base. Ben Ali s'est également engagé à quitter le pouvoir au terme de son mandat en 2014. "Mais la rue tunisienne est claire : elle veut son départ immédiat !" affirme Nadia Hammami.

Ce matin sur France Info, Cécile Duflot, la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, s'est prononcée pour des élections anticipées. Bertrand Delanoë, le maire socialiste de Paris, qui est né à Tunis, estime qu'un changement doit intervenir en Tunisie mais “à partir des forces tunisiennes”, “dans le dialogue et sans violence”.

Cécile Mimaut, avec agences

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