Balade en voiture, formation des imams et réchauffement diplomatique : le programme éclectique de François Hollande au Maroc
Le président français était au Maroc samedi 19 et dimanche 20 septembre pour renouer des relations sereines entre les deux pays.
Deux jours pour rassembler les amis d'antan. François Hollande était en visite au Maroc, samedi 19 et dimanche 20 septembre, pour renouer des relations sereines, affectées par une brouille diplomatique de près d'un an. Le chef de l'État a été accueilli par le roi le roi Mohammed VI à sa descente de l'avion à Tanger.
Mohammed VI et François Hollande en coupé Mercedes
Le monarque a décidé de montrer la grande cité portuaire marocaine au président français. Et c'est à bord d'un coupé Mercedes de luxe que les deux chefs d'Etat ont déambulé dans la ville, raconte Le Parisien. Mohammed VI au volant, François Hollande sur le siège passager et un conseiller coincé sur la banquette arrière.
"Je connaissais Tanger, mais pas avec un guide comme celui-là", s'est amusé François Hollande, selon le journal. L'opération de communication bien rôdée a été massivement relayée sur la télévision nationale marocaine.
Des réconciliation après un an de brouille diplomatique
L'offensive de charme de l'Elysée sur le Maroc a bien fonctionné. Car les relations de la France avec son partenaire maghrébin n'étaient plus au beau fixe, depuis que des plaintes pour "torture" visant le patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi, ont été déposées par des ONG à Paris.
Vexé, Rabat avait suspendu "l'exécution de tous les accords de coopération judiciaire avec la France" en février 2014. Cette décision a finalement été levée un an plus tard. Et Paris a annoncé qu'elle allait élever le patron de la DGST marocaine en question au grade d'officier de la Légion d'honneur.
Tout est donc oublié ? Ces difficultés entre les deux pays "sont non seulement effacées, surmontées mais surtout dépassées", a déclaré François Hollande, ce dimanche. Mieux encore, devant la communauté française réunie au consulat, le président a affirmé avoir "ouvert" avec Mohammed VI "une nouvelle étape" du partenariat franco-marocain.
Hollande veut faire du Maroc une pépinière pour imams
Les deux pays, qui ont durci récemment leur arsenal législatif anti-terroriste, ont par ailleurs décidé d'unir leurs efforts pour la formation d'imams à l'Institut Mohammed VI, ouvert en mars à Rabat. Dans une déclaration conjointe signée samedi, France et Maroc affirment ce que cette formation devra promouvoir "un islam du juste milieu" conforme aux "valeurs d'ouverture et de tolérance".
Paris cherche à faire du Maroc sa pépinière officielle pour les imams et les aumôniers. "Une coopération avec le Maroc pourrait nous aider à développer un islam de France compatible avec les valeurs républicaines", a expliqué le chef de l'Etat selon le Parisien.
Selon l'entourage du président français, "une cinquantaine d'imams français" pourraient suivre chaque année dans cet institut une formation religieuse, complétée par un enseignement civique assuré par la France. Ils "pourront ensuite faire la démonstration en France que l'islam est une religion de paix", a affirmé François Hollande.
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